DE L’INSPIRATION

Ah l’admirable Monselet (1825-1888) qui fut à la fois piéton et malin, écrivain et critique gastronomique – que dis-je « roi des gastronomes ! -, homme d’esprit et cuisinier. On ne le lit plus guère et pourtant quelques lignes, les jours de pluies, ou de neigne, suffisent à redonner de l’allégresse aux populations moroses et au grabataires.

COMMENT SE FONT LES VAUDEVILLES

Il y a un vaudevilliste nommé D***, qui est très-mélancolique et qui ne peut trouver les sujets de ses vaudevilles qu’en suivant les enterrements. Enterrement de ses amis ou de ses ennemis, peu lui importe. Il sort de chez lui, il prend des gants blancs, qui lui ont facilité déjà plusieurs situations ; il revêt un habit noir instigateur de couplets, il se met à la queue du convoi et penche la tête d’un air navré. A vrai dire, il serait très-embarrassé de nommer le mort qu’il suit, mais il ne s’en préoccupe que médiocrement ; ce qu’il guette, c’est une idée nouvelle, c’est un dénoûment curieux, une exposition inusitée. Il a déjà fait de la sorte plusieurs pièces d’un fort comique et d’un entrain délicieux. Lorsqu’il trouve un calembour sur le bord d’une fosse, il s’estime l’homme le plus heureux du monde. D*** est d’ailleurs un convive charmant, qui improvise de spirituelles chansons au dessert.

Extrait de Figures Parisiennes, 1854

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