BIBLIOLIBRIUS



Celui-la était passé, en peu de temps, de modeste acheteur de livres à bibliophilo-facétieux*, avant que la bibliophilsation ** le prenne presque par surprise. Menacé de bibliofolie, et souhaitant cacher ce vice impuni à son entourage, il rasait les murs des librairies pour mieux les prendre d’assaut  afin d’acquérir de précieux et rares ouvrages, à l’image de ce « BIBLIOLEXIQUE à l’usage des amateurs de livres »

* relatif à la facétie bibliophilique
** conversion d’un simple lecteur en bibliophile.
Chacun sait qu’un un bibliothécaire veille sur une bibliothèque tandis qu’un bibliophile veille jalousement sur SA bibliothèque. Qui sait en revanche qu’un bibliomane est un amoureux des livres et qu’un bibliopathe est atteint de bibliopathie, à savoir d’une pathologie liée à l’amour des livres ? Qui sait enfin qu’un bibliophobe déteste les livres – oui ça existe ! – et qu’un biblioclaste, en plus de les haïr, se fait un devoir – sacrilège – de les détruire…
Ces quelques définitions sont le résultat, oh combien passionnant, des recherches de Jean-Paul Fontaine, bibliomanographe – qui manifeste l’obsession d’écrire au sujet des livres – et historien du livre. Après avoir écrit le Livre des livres, un ouvrage monumental consacré à l’histoire dudit livre, l’auteur propose un « Bibliolexique à l’usage de l’amateur de livres «, opuscule léger et raffiné à l’usage des bibliophilo-facétieux et des autres.
L’auteur, en détective obsessionnel et en lecteur insatiable à traqué les mots commençant par la racine « biblio » – de « biblion » qui signifie livre en grec – dans les dictionnaires d’autrefois, chez les écrivains oubliés ou les bibliophiles d’antan ; sans pour autant omettre les néologismes qui feront, peut-être, école.
Pour expliquer en partie ses recherches, il confie que : « Estimant que nombre d’entre eux étaient désuets, inusités ou bizarres, les lexicographes n’ont offert qu’un nombre restreint de ces mots aux dictionnaires…»
Aussi, de « Bibliana », – récolte d’anecdote sur le livre, jusqu’à « Bibliuguiancie » – art de réparer les livres, Jean-Paul Fontaine nous promène en biblio-quelquechose et en biblio-quelque part.
L’objet, de petit format élégant, ouvragé de bien jolie manière, avec ses « folios » en chiffres romains et ses nombres écrits en toutes lettres, est à la belle image des autres ouvrages publiés par les Éditions des Cendres, qui consacrent une large part leur catalogue – papier, et élégant lui aussi – à la bibliophilie.
l’opuscule délicat rassemble cent quatre-vingt-un mots, à l’exclusion du mot bible et de ses dérivés, quand le dictionnaire Le Robert en propose huit et le Littré seulement dix-neuf !
Pour chaque entrée, l’auteur mentionnne la nature, l’étymologie, la définition, la première mention et l’inventeur du mot. Celui qui «manifeste une obsession pour le classement des livres» saura ainsi qu’il est un «bibliothécomane. n. (gr. thêkê, armoire, et mania, folie)» (Octave Uzanne, 1877).
Pour chaque mot recensé, Jean-Paul Fontaine dresse une définition du mot évoqué, propose une date de naissance et une bibliographie lorsqu’elle existe.
Aussi, lecteurs & amis « bibliomaniaques », bienvenue en « Biblionomadie «, une itinérance à travers les livres, un mot en forme de voyage léger inventé par votre serviteur pour « Le Magazine du bibliophile ».

BIBLIOLEXIQUE A L’USAGE DE L’AMATEUR DE LIVRES
, de Jean-Paul Fontaine, Éditions des Cendres.

Médecin et passionné par les livres et par l’histoire du livre, Jean-Paul Fontaine peut être considéré comme un de ces érudits « amateurs » dont les connaissances et les compétences égalent souvent celles de ceux qui ont fait profession, non d’aimer les livres – cela ne suffit pas, hélas, à faire un métier ! – mais d’en faire le commerce, de les conserver et de les mettre à la disposition du public.



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CABINET DE « CURIOSITÉS EN MOUVEMENT PERPÉTUEL »

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John B. Frogg : Quels sont les cinq objets étranges auxquels vous tenez et que vous souhaiteriez déposer dans le Cabinet de « Curiosités en mouvement perpétuel » du professeur Cornelius Coriolis ?

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« Ici l’étrange collectionneur &  singulier gardien, avait entassé des instruments de mesure complexes, des boussoles incongrues (…) des amulettes contre le mauvais oeil (…) des racines supposées de mandragores, une défense de licorne (…) les ossement d’une prétendue sirène ; (…)
(…) & 
 quelques fragments d’étonnements. »

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A l’instant de constituer son cabinet de curiosités, Monsieur Cornélius Coriolis avait hésité entre une « grosse pièce » assez rare et 1637 petits animaux empaillés. Après réflexion, il avait choisi la première solution. Le résultat avait fière allure, mais était-ce bien raisonnable ?

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Amis curieux & amateurs de singularités, le « curieux gardien » vous propose d’aider Cornélius Coriolis à étoffer son cabinet de curiosités.

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Aussi nous attendons vos propositions encombrantes ou moins, poétiques ou saugrenues. Et hop, c’est à vous : 

N.B. Contentez-vous, amis de tout poil, de poster un commentaire et le curieux gardien fera le reste.

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Une tête réduite par un jivaro géant

Un orgue à liqueur en bois de roses blanches pour ma jolie maman

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Une patte du lapin de Alice aux pays des merveilles

Une malle bibliothèque pour y ranger des mots-valise

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Un fer à cheval de Troie

Un vieil almanach sur les andouillettes de Troyes

 Une molaire de Teutobochus, le géant Cimbre légendaire – information sur simple demande correctement formulée

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Le  phonographe hanté de Curios de Richard Marsh – éditions e-Baskerville

Un « pigeon Marsupial » qui niche dans les tours de la cathédrale de Reims

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L’encre céphalopode… La poésie guidant le poulpe… Tentacule domicile… Jean-Marc Villaret

Une veuve poignée sur une porte à faux
Une cornette à pistons sur une came à sūtras
Un canard laquais sellant un cheval d’arçons sous un beau dais
Un château de sable dans une bassine à confitures Patrick Germain

Visagiste pour acariens ectoparasites de vertébrés Etienne de l’Abbaye

La femme cent têtes et les quatre cent coups, le moutruche, le loupveau, le nouveau-né serial killer, le crocodile-baignoire Denise Miège-Simansky

Vite, une jolie femme tronc pour les huit bras du fier animal Francesca G.

Jerome Abramovitch

Photo de Jérôme Abramovitch

– Un vélo tout airain, pour Romain un peu lourd Michel Wallon

– Des amours étranges à consommer sur place, des places pour rendre visite à Leonardo da Vinci, des poules-coqs-coquillages-courtes sur pattes-coccinelles et le temps qu’il faudra Denise Miège-Simansky

– Des bouquins, des boussoles, des coups de vent du Tonkin, des chimères au regard qui affole, des momies écrivant des mots doux, l’oeil de verre d’une authentique grand-mère, de vieux grimoires de magie noire, un moine de Cordoue, un cercueil vide et des terre-pleins, la salamandre s’accouplant au tamanoir, une colombe sombre et un corbeau candide, les cendres du phénix, une très lourde armoire, des spectres qui chuchotent dans un coin d’ombre, maints ptyx, des fées virides dans des bocaux gardés par des mantes religieuses défroquées, le sceptre d’un squelette, d’étranges airs oubliés et lointains, quelques bonbons croqués, d’éblouissantes mains de gueuses, les langes du petit Jésus, des nuits blanches repliées, des ailes d’ange, des bossus aux pieds liés, et bien d’autres choses encore. Mikaël Lugan

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Un astrolabe rouillé, des figures votives des Barbudes, un coco-fesse, le Quart-livre de Rabelais dans l’édition du Coq à l’âme en maroquin rouge, la Dive Bouteille au vin de Cana, une lampe Pigeon (chère à Alexandre Vialatte), des scarabées bleus, un herbier sur vélin, une pipe à opium, un tarot des Bohémiens et tant d’autres merveilles. Un chat dort dans la conque du bénitier. Daniel Maja

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Un astrolabe au ratoire. Anatol R

Un ami pour la vie. Claire Tisserand

Un marre à tout, un chien chilli, une toillette de cheval à vapeur, un simili taire des rues, une corneille à panier. Chris Simon

Un hurluberluordélixieux. Labarococa

Un morceau d’océan,  une cuillère de déssert (Mouloudji). Eric Dahan

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Un flacon d’encre de seiche qui jamais ne sèche, puis du papier buveur, sans modération pour parvenir à nos fins… Xavier Trédaniel

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Un prisme pour fabriquer des arcs-en-ciel, un cil d’hybride imberbe, un fragment de coeur d’étoile pour me régénérer, l’astrolabe d’une voûte céleste inconnue et une soucoupe volante organique et translucide. Miss  Karyn Jablecki


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Les clefs d’une certaine MALLE… DE L’ÉTRANGE de Milton Jumbee

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Des livres… et 3 petits cochons…. Carole Rouaud, femme-tambour.

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Une pointe de flèche en pierre ramassée dans le sahara, une selle turkmène du XVIIIe siècle, une lampe à huile d’une certaine maison de Sousse, un tambour de chamane toungouse, une vertèbre de dromadaire. Laurence Bougault


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 Une heure à perdre pour 5 euros, un lendemain qui chante pour 2 euros, un château en Espagne pour 1 euro, un homme à la mer pour 5 euros, un taxi pour Tobrouk pour 12 euros, une araignée du matin pour 2 euros, une araignée du soir pour 3 euros,  un bâton de chaise pour 4 euros, une vie qui va avec pour 50 euros, une puce à l’oreille pour 5 euros,  un vent du Nord pour 3 euros, une poire pour la soif pour 5 euros, un petit bonhomme de chemin pour 10 euros, une chandelle à deux bouts pour 2 euros, une peau d’ours pour 20 euros, deux choses à la fois pour 4 euros, le tort des absents pour 6 euros. Prince Roro, promeneur, chercheur & poète

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Une pierre spéciale « 2 coups », une vague à l’âme bien aiguisé, un « tiens » si beau qu’il vaut 2 « Tu l’auras », un GPS qui n’indique que les lieux de mes rêves : L’Ile de Peter Pan, La Terre Du Milieu, Poudlard, la Lune de Méliès, etc., une fourchette qui devient molle quand j’ai trop mangé… Xavier Trédaniel, homme de musée.

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Une calèche fantôme. Isla Louise, ariste & magicienne.
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Un tapis volant, le crâne de Voltaire enfant, une pluie de je t’aime sincères, la poupée de vassilissa la très sage, et une chanson pour chaque jour… Diane de Pontcharra, libraire.

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Quelques crânes. Jérôme Thoumyre, collectionneur.

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Une burette d’huile de mon grand-père, une boîte à clous rouillés, un crâne de blaireau trouvé en promenade, un miroir aux alouettes, une vieille paire de chaussettes au motif de La Joconde. Dominque Tourte, éditeur, éditions INVENIT

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Un trou noir et rien d’autre car il risque d’engloutir toutes les autres curiosités ainsi que le cabinet lui-même. Jean Dusaussoy, critique & gastronome.

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Mon emporte-pièce à fabriquer des souliers confortables et seyants que j’ai toujours sur moi pour ne jamais être prise au dépourvu par un talon cassé, Anne-Sophie Tschiegg, peintre, à découvrir ICI

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A son retour, ce cerveau voyageur à jambes de cheval et ailes et tête de dindon-dondaine. Proche ami du trou noir. Marie-Laure de Cazotte, écrivain.

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Le couronnement de mes bottes fétiches pour aujourd’hui. De la soie et des bas. Une soucoupe volante qui décollera. La tour eiffel que j’emmenerai partout. Du rose. Des roses. Carole Dallé-Asté, promeneuse de nuit.

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La dernière entrée de Marylin Monroe  dans son journal intime qui dit : « ce soir j’essaye Chanel 6″, une plaque antique sur laquelle est gravée en araméen: Commandements de 11 à 15″, une collection complète de livres de magie ayant appartenus à Prospero, du lard délicieux en provenance de l’Île de Circé, 218 batmobiles différentes, un gros morceau de kryptonite avec un berceau caché dedans, une dizaine de haricots à croissance ultra rapide, une pizza entamée avec des traces de morsures de tortues, un très joli sous-marin de couleur jaune pour 4 occupants, un panier contenant: un petit pot de beurre, une galette et un 357 magnum, … Christian Chelman magicien & conservateur du Museum d’Histoire Surnaturelle, Surnateum à découvrir en cliquant ICI.

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Le magicien Christian Chelman

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ET HOP, C’EST À VOUS :

DADA MOI !

Merci ami Gérard Camoin* pour ce si bel hommage ; il me reste à rougir, puis à mourir.

« Poétiquement fou.
Fou comme un lapin
Il chope la folie au passage
Au passage des hâbleurs.
Un jour, il rit, un jour, il meurt
J’ai quelques copains fous
Comme des chagrins
Ne suis-je point trop sage ?
J’ai peur de n’être pas assez fou. Dommage.
Un de mes amis sait être fou – quand il le décide : c’est-à-dire tous les matins –, fou poète, mais homme sérieux comme Nerval… Jarry, Nijinski, Artaud… comme un bagnard échappé de l’île du diable accroché à une vessie de porc, comme un coin perdu sur une table sans angle, trop ronde pour qu’il y trouve sa place.
Il sait manier les fulgurances gesticulées de son indispensable folie. Celle qui va au-delà de l’humour. Celle des hommes graves et des hommes de cœur.
C’est un Buster Keaton qui serait devenu bavard, un Salvador Dali qui se serait réveillé généreux.
Sa folie nécessaire fait que pour lui, le plus souvent, « la tragédie atteint le niveau de la farce ».Comediante ! Tragediante !…
Sa poésie loufoque tend vers cela, elle est son bâton de vie dans laquelle il brandit tous les jours un nouveau bâton de maréchal de théâtre. Quitte à l’emprunter pour un instant comme un coureur de relais.
Il est capable de vous lire ému les lignes de dentelle d’une poétesse du XIXème siècle et dans la seconde qui suit d’humilier gentiment un boulard costaud dans une partie de bras-de-fer ; de vous lâcher un « Je t’aime » en pleine conversation sur la littérature, la politique ou la copulation des mouches andines ; tout à trac, sans prévenir, pour vous dire son amitié ; comme s’il vous prenait le bras brusquement pour vous retenir, vous adosser au mur et vous rouler une pelle.
Il est le dernier dadaïste que je connais. Tristan Tzara l’aurait adoubé dada et André Breton l’aurait exclu des surréalistes pour cannibalisme sentimental et turbulence non canalisable.
Ne sont-ce pas là deux signes forts de sa bonne folie ?
J’ai parfois entendu dire de lui dans les salons littéraires :
« C’est un personnage ! C’est un original ! Un extraverti ! »
C’est évident.
Ce type cultivé aux allures de dandy anglais, à la gestuelle de marquis vénitien, à la musculature de plagiste californien, est un personnage d’Eugène Ionesco qui vagabonderait égaré dans une pièce de Samuel Beckett, pour mieux enfouir sa discrétion et sa pudeur dans son exubérance.
Il est à noter qu’un original n’est jamais simple. Il est double, triple, quadruple… Il est multiple. C’est en cela qu’il est désigné unique et « original ».
Un extraverti est un homme qui déborde. Un homme de tempête qui rit de tout, pleure d’un rien.
Un homme qui déverse son trop-plein intérieur pour vous le donner en offrande. Parfois avec une outrance magique : tel un Saint-Denis apportant sa tête à son Dieu, en première pierre de sa Basilique.
C’est ainsi que semblent faire parfois les artistes, les saltimbanques, les poètes, ils déversent leur trop-plein de vague-à-l’âme en violentes déferlantes de folie.
Ils évitent par-là même de mourir noyés, alourdis, ficelés, étranglés par les lacets invisibles de leurs brodequins ou de leurs cothurnes, étouffés par la nostalgie qu’ils caressent, l’ennui qu’ils exècrent, la norme et sa mère-loi qu’ils vomissent, la colère qu’ils sanctifient, la gloire ou le dénie qui les ravagent, l’amour de soi – qu’ils ont souvent très grand – ou le désamour des autres et – ultime outrage, mort assurée – le désamour de soi. »

* Gérard Camoin est comédien, marionnettiste, bibliothécaire & poète.

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Illustration de Isla Louise

CONISME & (CON)ISME

Renaissance du Conisme, le temps des mécènes 

Une grande rétrospective sur le Conisme se tiendra du 14 janvier au 15 février 2014, dans le hall de la prestigieuse bibliothèque du 1er arrondissement de Lyon, ville berceau du mouvement qui a bouleversé l’histoire de l’art.

Au tournant du XXIe siècle, Lyon était une place artistique incontournable. Girard et Brunel, alors au firmament de leur gloire, peignent pour la fille de leur mécène « Vénus Beauté », un nu qui suscita un scandale plus grand encore que « Gigot flageolets ». Dernière acquisition du musée Convergence Conisme, cette peinture sera dévoilée au public à l’occasion de cette grande exposition hors les murs. Confrontée à plusieurs autres chef d’œuvres, elle constituera le joyau d’un événement exceptionnel, inédit, superbe dans le monde de l’art.

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Quelques 70 000 donateurs âgés de 8 à 96 ans, ont répondu à l’appel lancé par le musée Convergence Conisme pour rassembler la somme nécessaire à l’achat et la restauration de « Vénus Beauté » . Ce tableau d’une grande sensualité, a bien failli quitter la France. Les donateurs l’ont sauvé in-extremis. Le musée avait pourtant déjà rassemblé trente millions d’euros grâce au mécénat généreux et désintéressé de la Fondation Capitan et à ses propres crédits d’acquisition pour conserver cette toile, classée « Trésor national ». Manquait dix millions, à trouver avant le 31 septembre 2013. La somme a été collectée en un temps record grâce à une souscription publique.

L’exposition Renaissance du Conisme, le temps des mécènes a été réalisée grâce au mécénat de la Fondation d’entreprise Capitan.Cette exposition n’est pas reconnue d’intérêt national par le Ministère de la culture et de la communication / Direction des musées de France. Elle ne bénéficie donc pas à ce titre d’un soutien financier exceptionnel de l’État.

Du 15 janvier au 15 février 2014
BM du 1er
7 rue Saint Polycarpe 69001 Lyon

 Pour la vidéo ON CLIQUE ICI

Le curieux gardien vous recommande la lecture de :

(Con)isme de Samantha Barendson, éditions Acama
Les expositions sur la peinture Coniste ont acquis de nos jours le statut d’événement culturel majeur et international. Fort d’une réputation bien établie, d’une collection importante constituée d’œuvres phares et d’un savoir-faire muséologique reconnu par les professionnels, le MNAC Convergence Conisme est sans conteste aujourd’hui l’un des maîtres en la matière. Disposer d’une exposition réalisée par le célèbre musée est un gage de succès pour l’institution hôte. La marque « Convergence Conisme » est assurément un facteur de distinction, de prestige, c’est pourquoi le musée, dans l’attente de pouvoir accueillir le public dans ses murs sur le site de la Convergence, mène une politique d’exportation de ses collections.
Samantha Barendson est Chargée de communication du MNAC Convergence Conisme.

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CURIOSA

Cher lecteur,

Nos esprits licencieux se sont rencontrés puisque j’étais, justement, en train d’ouvrir une « salle » ou un rayon curiosa dans le cabinet de curioistés. Que les amateurs de priape, de domination malfaisante de rapports amoureux vils ou complexes passent dès à présent leur chemin.

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Il n’y aura ici ni voyeurisme macabre, ni curiosités mal à propos, ni humeur sadiennne ou sacher-masochiste. Même pas d’images ou de souvenirs olé-lé. L’espace Curiosa sera dédié aux images enfouie et oubliées, aux artistes méconnus ou « ex-centriques », aux marges et aux bas côtés. Ouverture dès bientôt. Alors pour patienter, suivons les rayonnages secrets et bien gardés, afin qu’ils nous guident et nous ouvre le chemin.

Et n’oublions pas quelques bougies pour la route…

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DES DANGERS DE L’ONANISME

Des égarements secrets, ou de l’onanisme chez les personnes du sexe (de la masturbation chez les femmes), par J.-L. Doussin-Dubreuil, docteur en médecine de l’ancienne Faculté, etc. Paris, Audin, 1828.

Bien complet des 2 planches en frontispice montrant les ravages supposés de la pratique masturbatoire chez les jeunes femmes.

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BIBLIOLOGIS

A la bibliothèque, tandis que je me fais copiste de textes précieux pour les besoins d’une collection que je vais diriger prochainement, je musarde, de Guy Patin, lecteur du XVIIe siècle, médecin, honnête homme et franc parler, en passant par Louis Brouillon – et son Etang maudit – jusqu’à d’autres auteurs curieux et infréquentables que je tais pour l’instant et que je dévoilerai en un temps voulu. A l’instant d’une pause, je m’arrête sur l’Introduction de la psychologie bibliologique qu’un certain Nicolas Roubakine, ami de Tolstoi, fit éditer à Paris en 1922 (chez J. Povolozky, pour ceux que ça intéresse). La bibliologie, ou science des livres – qui passionnera Roubakine, comme elle passionnera Paul Otlet, l’esprit libre et visionnaire, créateur du Mundaneum  – m’accapare un temps. Je lis en diagonale, tente en vain de comprendre et relève cette définition pour le moins déconcertante. D’après le théoricien Roubakine, le livre est « une espèce d’appareil, d’engin, d’instrument psychologique, servant à provoquer dans l’être psycohlogique du lecteur des expériences déterminées et complexes. »

Je relis plusieurs fois la définition mais me voilà coi, tenant dans les mains un engin, une espèce d’appareil que, voilà encore quelques instants, je nommais livre. Je repose avec délicatesse le théoricien, guère convaincu par le postulat, en me disant que l’égarement est un divertissement rare et que l’histoire du plaisir de lire dans les bibliothèques reste à écrire. BiblioLOGIS…

 

ROI & PEINTRE

La tradition rapporte que, tout enfant, Antoine Wiertz (1806 – 1865)  avait dit à sa mère qu’il voulait être roi, La bonne femme, assise à son rouet, lui demanda avec surprise pourquoi il formait un tel vœu. « Pour devenir un grand peintre », aurait-il répliqué vivement.

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Antoine Wiertz, Le miroir au diable, la coquette déshabillée, 1856

GROGNEMENTS

Ce texte mystérieux, simplement signé I. K.

Tout est mystère ; et la clé d’un mystère est un autre mystère

Je vous rapporte les faits et vous laisse en juger par vous-même, ma grande amie. Mais venez vous ensevelir dans l’édredon vous aussi. Je me promenais dans les jardins lorsque quelques gémissements lointains semblables à ceux d’une bête sauvage glacèrent le sang. J’étais sur le point de partir lorsqu’un gentilhomme surgit des bosquets et vint baiser mes mains. Dans l’instant suivant une femme qu’il me présenta comme sa cousine dévala l’inquiétant endroit. Tout deux semblaient avoir dû en découdre avec un ours à tout le moins tant leur mise était défaite. Craignant pour nos vies, je voulus éloigner ces deux infortunés quand un colosse, sortant lui aussi du buisson, se réclamant cependant d’une excellente famille, me supplia de les prendre sous ma protection. Votre cœur palpite, ma grande amie, je le sens battre dans votre sein que vous avez fort plaisant au toucher. Le mien manqua de s’arrêter tant l’instant était effroyable. Sans penser plus avant, j’introduisis ces malheureux dans ma maison, leur offris à se désaltérer et les invitai à ma table. Lorsqu’ils furent repus, ils s’installèrent sur les bergères du petit salon. Se produisit alors l’inconcevable. La cousine s’inclina au niveau de l’entrejambe du gentilhomme qui grogna. Alertée, je m’approchai, craignant quelque malaise. Je vis alors qu’elle saisit de ses dents la vilaine bouffissure dont le pauvre était affligé. Supposant qu’il ne pût s’agir que d’un remède inconnu, je proposai d’aider à sa guérison. C’est alors que le colosse approcha et parcourut de ses doigts mes épaules dénudées. Effrayée, je m’enfuis, me réfugiai dans mon cabinet et fermai ma porte au verrou. Le docteur fut alerté et vint à mon chevet. Lui contant ma mésaventure entre deux sanglots, il m’assura que le gentilhomme n’était point contagieux, qu’il était au contraire en fort bonne santé. Mais que vous arrive-t-il, ma grande amie ? Êtes-vous atteinte de spasmes vous aussi ?

PROMOTION DE LA LECTURE

Des filles nues vous font la lecture

Que ne ferait-on pas pour promouvoir le livre et la lecture ? Toutes les idées sont bonnes à prendre. Et pourquoi pas proposer des shows avec des stars de l’effeuillage burlesque qui liraient un livre de leur choix toutes nues devant une assemblée captivée ?

Incroyable dites-vous ? Eh bien pourtant cela existe et l’on doit cette initiative surprenante à la star du burlesque Michelle L’amour et à son mari écrivain photographe Franky Vivid. Celui-ci rentrait dans une pièce de son appartement et voyant sa femme lire nue, s’est exclamé : « J’aime cette image ».

Le couple a réfléchi quelque temps à la forme que cela pourrait prendre. Ils ont pensé à un site de vidéo à la demande payant mais ont laissé tomber l’idée au profit de l’organisation d’événements nommés les « Naked Girls Reading ». Bien sûr, il existe un site, où l’on peut retrouver quelques photos et vidéos des événements mais aussi la programmation des prochains shows avec la liste de lecture et des liens pour acheter le livre. Si c’est pas de la promotion du livre ça !

Et croyez-le ou non, les filles sont plus inquiètes de mal lire que d’être vue nues (ce qui n’est pas très inhabituel pour elle). Tanya Cheex, une des Naked Girl confie : « Je répète devant ma webcam. Ainsi, je peux trouver une manière éloquente de parler, travailler sur les inflexions, les postures et le timing ». Sauci Calla Horra, autre Naked Girl aime raconter : « Dans le burlesque nous dévoilons nos corps, dans le Naked Girls Reading, nous dévoilons nos âmes ». De son côté, Michelle L’amour indique que les spectateurs qui reviennent le font pour les lectures, puisqu’ils les ont déjà vues nues, l’effet de surprise étant passé c’est donc les lectures qui les accrochent.

On notera aussi que les Naked Girls vont remettre leur premier prix littéraire en novembre prochain. Pour cela, elles invitent les écrivains du monde entier à leur proposer leurs meilleurs écrits (libres de droits, et un seul texte par personne) via le site Naked Girls Reading. Les textes ne devront pas excéder 10 pages en version papier ou 100 Ko en version électronique et être accompagnés de 10 $ de frais d’inscription. La date limite pour soumettre un texte est le 17 septembre 2010 (règlement à consulter sur le site). Les lauréats pourront remporter jusqu’à 500 $ et avoir le plaisir d’entendre une Naked Girl lire leur texte.

Actuellement, les Naked Girls se produisent à Chicago, Boston, Dallas, Madison, New York City, San Francisco, Seattle, Los Angeles et Toronto (une équipe différente par ville). Des équipes de Naked Girls verront bientôt le jour à Minneapolis, Nashville, Portland, Austin et Denver. Il est aussi possible d’indiquer par mail que vous souhaitez voir un Naked Girls Reading organisé dans votre ville.

Pour un peu de lecture Naked Girls Reading

MAT !

Mon ami Patrick m’envoie :

mater /ma.te/ transitif 1er groupe (conjugaison)

1. Au jeu d’échecs Mettre le roi en échec de telle sorte qu’il ne puisse plus y échapper, ce qui met fin à la partie, on dit alors échec et mat !.

* Je l’ai maté avec ma tour.

Les blancs jouent et font échec et mat en 3 coups

2. Venir à bout d’une difficulté, par exemple d’une révolte, abattre une résistance, dompter. → voir matefaim

* Il a réussi à mater cette troupe indisciplinée.

* Fini de faire le malin, ici, on va te mater !

* Les pompiers ont maté l’incendie en une demi-heure.

3. (Vieilli) Mortifier, affaiblir.

* Mater son corps, sa chair par des jeûnes, par des austérités.

4. Rendre mat, diminuer l’éclat, matir est plus usité dans ce sens.

5. Écraser, tasser une pièce de métal au marteau ou par compression.

* Il faut mater soigneusement le rivet si tu ne veux pas avoir de fuite.

6. (Argot) ou (Populaire) Regarder attentivement.

* Il me mate sans arrêt, ça commence à m’énerver !

7. (Argot) ou (Populaire) Observer avec concupiscence, faire le voyeur.

* Elle aime être à poil dans son jardin et se faire mater par les voisins. »

EST-CE QU’ELLE VOUS DÉRANGE ?

J’avais déposé l’image d’une lectrice sagement dévêtue sur Facebook mais elle a disparu. Direction l’ENFER (1).  A la place, ce simple commentaire :

« Vous avez téléchargé une photo qui enfreint nos Conditions d’utilisation. Cette photo a donc été supprimée. Facebook n’autorise pas les photos attaquant un individu ou un groupe, qui contiennent de la nudité ou de la violence ou qui présentent l’usage de stupéfiants, tel qu’indiqué dans nos Conditions d’utilisation. Ces règles visent à garantir un environnement sûr, sécurisé et de confiance pour tous les utilisateurs de Facebook, y compris les plus jeunes, qui utilisent le site. »

(1) – Dans une bibliothèque, l’Enfer est une section réservée regroupant les ouvrages jugés licencieux. Créés au début du xixe siècle, on en trouve encore quelques-uns. Au départ, il s’agissait d’une pièce dans laquelle on enfermait ou cadenassait toutes les œuvres (livres), objets le plus souvent érotiques qui étaient interdits au grand public.

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A votre avis, que lit-elle qui puisse mériter une telle censure  ?

VICE & VÉLO

C’est déjà, hélas,  le tour de france. Et comme le curieux gardien est à la page, il vous suggère de le suivre à la trace et de rouler dans sa roue. Pour ce les lecteurs et les rouleurs de fond s’empresseront de découvrir Bicyclette est organe génitaux, du Docteur Ludovic O’Foulewell, dernier opus des editions LE PAS D’OISEAU, maison de bonne volonté à défaut d’être de tolérance. Vous vous posiez des questions sur la petite reine, le bon docteur – auteur, il est bon de le rappeler de déshabillez-vous ou soixante de la vie d’un médecin et Des punitions chez les enfants, entre autres pensum cocasso-passérieux –  y répond avec science et précision. enfin vous saurez tout sur : la selle, les méfaits du corsets, de l’utilité du suspensoir, influence sur le périnée, à quel âge commencer à monter, le sport cycliste resser les liens (??), nymphomanie et cyclomanie, le coït et la bicyclette – diantre ! -, le syndrome de la machine à coudre, ou les ischions – pour les ignorants ou ceux qui n’on pas terminé leur médecice, Les larges orifices situés dans l’ischion des deux côtés du bassin au-dessous du pubis sont appelés trous ischio-pubiens….

En 1900, la toute jeune médecine du sport est secouée par un débat autour d’une pratique qui se généralise : la bicyclette. Certains l’accusent de tous les maux et voient même dans cet engin une menace nouvelle sur la natalité déjà en berne de la France. La fréquentation assidue de la selle menacerait la virilité masculine et pourrait nuire à la fertilité des femmes.
Et surtout, en pleine naissance du féminisme, la bicyclette ne serait-elle pas un autre outil d’émancipation ? La femme prenant du plaisir sexuel sur sa petite reine – comme elle le fait pense-t-on alors sur la machine à coudre – ne serait-elle pas tenté de déserter le lit conjugal au risque d’accélérer le déclin de la France ? Le cyclisme féminin devient une question de défense nationale !
Rien de tout ça pour le Dr O’Followell ! C’est un moderne qui contribue au débat en voyant dans la bicyclette une chance pour tonifier les organes – tous les organes –, rapprocher les couples, lutter contre l’alcoolisme dévastateur et repeupler le pays.
Merci docteur !

En plus de m’offrir son ouvrage réjouissant, l’éditeur aimable, Henri Taverner, joint à son envoi un mot tout aussi aimable que je vous livre en partie :

Vous avez entre les mains notre petit dernier , tout frais et les fesses roses bien posée sur cette selle hermaphrodite – pour comprendre, il faudra au moins vous offrir la couverture. Note du gardien – qui illustre à la fois le sujet et notre manière de nous pencher sur le vélo.

L’heure approche où la presse va se charger de faire de chaque lecteur un fin chimiste en produits illictes ou un moraliste du petit braquet au passage surcommenté du Tour de France – Tiens le brave et fort lucide éditeur pense comme moi ! Toujours note du gardien.

Prenez avec nous un autre parti-pris, celui qui consiste à s’intéresser d’abord au petit véhicule (c’est le nom de la collection) avec cette curiosité initalement parue en 1900 et dont nous avons pris soin de confier la la présentation à un historien-américain-cyciste-bilingue, Christopher Thomson.

Surtout de faites pas l’impassesur son introduction – sic ! encore le gardien – qui, sans plomber la suite, situe parfaitement le contexte dans lequel cette étude médicale est parue.

Bonne route en compagnie du bon docteur ludovic O’Followell.

Merci d’avance de contribuer à faire connaitre ce livre – C’est ce que je fais, aussi et maintenant c’est à votre tour ! dernière note du gardien. pour cette fois.

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Et le curieux gardien de signaler aux vélodidactes, vélocycleurs ou vélociférants de tous poils, que les éditions LE PAS D’OISEAU ont aussi édité Ubu cycliste rassemblant les Ecrits vélocipédiques d’Alfred Jarry.

A signaler aussi que la sémillante et talentueuse Valérie Millet qui anime LES EDITIONS DU SONNEUR a édité quelques livres sur le sujet qui nous préoccupe qu’il vous faut découvrir de toute urgence.  Donc, toujours dans la série, « il n y a pas que le tour de France dans la vie », on pourra lire – non on lira ! :

La Tentation de la bicyclette, de Edmondo de Amici (« la pettie collection). « Je dis les amertumes que me procura la bicyclette, afin d’apporter, je l’espère, un réconfort à ceux qui les ont éprouvées, et pour aider les autres à les éviter ou à s’en libérer. ». C’est le moment d’enfiler sa bicyclette et de filer chez votre libraire afin de découvrir ce court texte truculent et grinçant comme un pédalier rouillé…

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