« HAIKUS DE MES COMPTOIRS », GOURIO LÂCHE SES POÈMES

Par Jean-Daniel Magnin, directeur littéraire du Théâtre du Rond-Point.

On vous a dit et répété qu’il n’y avait plus de poète populaire en France ? Eh bien raté, Haïkus de mes comptoirs (Le Castor Astral Editeur, collection « curiosa & cætera ») vient de pousser en rigolant sous votre nez pour vous démentir.

C’est le 1000e titre publié aux éditions Le Castor Astral et il va vous porter chance : il rassemble les merveilles que Jean-Marie Gourio a essaimées sur ventscontraires depuis près de 5 ans : poèmes, rêves minuscules, haïkus de comptoir…

Un petit livre ami comme il le dit lui-même, à serrer contre son cœur comme une flasque d’eau de vie joyeuse, pour les instant où, décidément, le monde qui vous entoure ne vous semble plus mériter la visite.

Par exemple cette goulée en haut de la page 169 :

Si c’était que moi, le trèfle à quatre feuilles porterait bonheur à partir de deux feuilles.

Ou celle-ci, page 33 :

Baudelaire achète du pain
Paie en poème
Manque un vers

S’il avait été prétentieux ou pompeux (ce qui ne risque jamais de lui arriver, c’est contre sa nature), Gourio aurait pu intituler ce recueil Le Délassement d’un romancier, car il a coutume d’envoyer ces pépites par salves pour s’aérer l’esprit lorsqu’il est en en train d’écrire un roman.

Elles ne lui viennent jamais au comptoir, où il se tient alors en mode « écoute » – sur une longueur d’onde qui le met entièrement au diapason des âmes accoudées avec lui autour du zinc (les Brèves de comptoir en ce moment sur vos écrans avec le film de Jean-Michel Ribes).

Ses poèmes à la noix ou à un euro – je reprends ses propres mots – jaillissent en rafales du dedans, de ses comptoirs intimes et secrets, on est en direct avec l’énergie poétique de Gourio. « Quelques phrases qui tintent contre un verre de blanc » et qui font du bien.

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Haïkus de mes comptoirs, Jean-Marie Gourio, Le Castor Astral Editeur, collection « curiosa & cætera »

« Les haïkus sont de petits poèmes japonais, en trois vers, très légers, éphémères, qui saisissent en peu de mots l’instant. Depuis trente ans que j’arpente les cafés pour les Brèves de comptoir, j’ai trouvé qu’il y avait dans ces discussions éphémères de bars une forme poétique jumelle du haïku japonais, le “haïku de comptoir”. Imprégné de cette petite musique, j’ai écrit ces quelques “haïkus de mes comptoirs” que je vous donne à lire, suivis de courts textes, “L’Été au comptoir”, “Pensées pressées”, “Rêves de comptoir”. J’ai aimé l’idée de ce petit livre léger. Concis lui aussi comme ces poèmes japonais. Éphémère comme eux. Un petit livre porte-bonheur qu’on s’offrirait. Qu’on se prêterait. Qui traînerait sur les tables des cafés. Sur les bancs. Au soleil. Et aussi dans la brume matinale, fourré au creux de la poche, sous la pluie. Dans la foule du métro. Un petit livre ami. » Jean-Marie Gourio

2 commentaires sur “« HAIKUS DE MES COMPTOIRS », GOURIO LÂCHE SES POÈMES

  1. frankie fbr dit :

    Comment se procurer vos livres au Canada? merci par avance.

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  2. PATRICK CHAUMONT dit :

    Salut…

    Haïkus haïkus… c ‘ est vite dit !

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