RENCONTRE & CONVERSATION AVEC CHRISTIAN GIUDICELLI ET ÉRIC POINDRON

 

RENCONTRE & CONVERSATION AVEC CHRISTIAN GIUDICELLI ET ÉRIC POINDRON
 
LIBRAIRIE GALLIMARD – MERCREDI 20 JUIN -19 H.
 
Dialogue à la Librairie Gallimard
entre Christian Giudicelli et Éric Poindron
Pour leur 20e anniversaire, les éditions Bleu autour présentent la collection « Céladon », destinée à accueillir des formes littéraires courtes et expérimentales.
Christian Giudicelli présentera JUVENALIA, un texte de jeunesse et Eric poindron L’OMBRE DE LA GIRAFE, un roman allège et voyageur
 
Serez-vous des nôtres ?
 
LibrairieGallimard – 15, bd Raspail – 01 45 48 24 84
 

OÙ ?

J’aime cette idée de Vivre avec
Des animaux

En plastique En-paillés En vrai
Qui se disputent
Mâchoires serrés « Ou vertes »
Une simple carte à jouer par exemple
Représentant un joker Un trublion Un fou du roi

Quand je jette les cartes En l’air

Les animaux s’amusent A les attraper

Sommes nous les fous ou seraient-ce eux ?

Les libellules géantes Ca c’est de l’imagination.

« Les vrais compagnons, ce sont les arbres, les brins d’herbes, les rayons du soleil, les nuages qui courent dans le ciel crépusculaire ou matinal, la mer, les montagnes. C’est dans tout cela que coule la vie, la vraie vie, et on n’est jamais seul quand on sait la voir et la sentir. » N’est-ce pas Alexandra David-Néel ?

 

NEIGE DE LÀ-BAS

 

A Isla Louise, Illusionniste & ambassadrice des carrosses

 

 

Un soir d’hiver

A l’époque où les hivers existaient

L’enfant Marc Chagall s’est mis à lire

À haute voix

Ses Mémoires à venir

Dans un estaminet famélique de Vitebsk

Puis un violoniste est monté sur le toit dudit estaminet

Et s’est mis à faire danser les flocons de neige

[…]
Puis presque flocon à son tour

Le violoniste s’est envolé

L’enfant Chagall

L’a observé

Rapetisser

Puis disparaitre

Etonné

Ou à peine
Devant la soupe familiale

L’enfant Marc

A dit à sa mère

Maman je voudrais être peintre.

Tu le vois, maman, je suis un homme comme les autres

*

 

À force de « trop » peindre

Il se mit presque à croire à son talent

Ce n’était pas tant la peinture qui le fascinait

Mais ce qu’elle cachait

Derrière ses intentions

La couche invisible

Inavouée

Entre la toile et les pigments

Il aimait cette idée

Que l’artiste abuse de ses émotions et leurre son regard

Ce que cache le « repentir du peintre » est l’enfance du peintre
Le « repentir » est un fantôme qui ne s’ignore pas

 

 BLANC FANTÔME &  FANTÔMES BLANCS ? FANTÔMES TOI-MÊME !





« Savez-vous, Miss Sale, que le fantôme est un peu le chat de l’outre-tombe et que, partout et sans-gêne apparent, il se croit un peu chez lui ?…  »
 BLANC FANTÔME &  FANTÔMES BLANCS ? FANTÔMES TOI-MÊME !
Divertissement théâtrale & fantastique en cours d’écriture.


ÂMES & AUTOMATES

Les fabricants d’automates imaginent des automates écrivains afin de raconter l’histoire des automates.

Ce soir au Regent Theatre de Stoke-on-Trent, on jouera la pièce rare Le Double meurtre de l’automate* de qui vous savez. Il y aura peut-être cet étrange spectateur qui assiste à toute les pièces, à chaque représentation, observe, et se tait.
Parce qu’il existe des coups de cœur comme des coups de théâtre, il revient chaque soir, élégant et pâle.
Le spectateur deviendra-t-il, après le spectacle, quand la nuit aura gagné les ruelles et les coulisses du théâtre, le meurtrier raffiné de Le Double meurtre de l’automate* ?
Et si le personnage de théâtre, notre théâtre, était un fantôme tout de chair ; et si celui qui le regarde était capable de lui ravir la place ?
La scène est une répétition qui donne le change, c’est en coulisse, au cœur des mécanismes, que les vrais effrois font sang et sens.

« La mort écoute les mots. Elle les a déjà entendus. Elle aussi possède un exemplaire de la pièce. » Joseph O’Conor, nous le rappelle, sans excès. Dans « Muse », à découvrir aux éditions Phébus.

*Le Double meurtre de l’automate de John B. Frogg nous conte l’histoire de l’inventeur Anatole qui cherche, en vain, à mettre au point un automate assassin afin de prouver la supériorité vertueuse de la machine sur l’homme. Lassé de ses échecs, il se décide à tuer un innocent à la place de l’automate. Alors qu’il se croit soupçonné, il met fin à ses jours par pendaison, mais maquille son crime, de sorte à faire croire qu’il a été assassiné par sa créature.

 

Machine à doigts, oeuvre de Orianne Poncet
Automate à manivelle, Laiton, acier et résine

MAGNÉTIQUE(S)

 

28 septembre 1966…
Il y a cinquante ans, André Breton s’en allait explorer les autres mondes.
Bon voyage, chercheur de « L’or du temps ».

by Ida Kar, 2 1/4 inch square film negative, 1960

 

« Ouvre cette porte toute grande, et dis-toi qu’il fait complètement nuit, que le jour est mort pour la dernière fois. » Les Champs magnétiques.

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Oui
élevons des monuments
aux astronomes
aux créateurs
aux fantaisistes
aux poètes
qui
détachés de l’utile et de l’immédiat
agrandissent l’univers
et célèbrent le charme
et l’idéal
des mondes inconnus

BRETON, DÈS L’AUBE

André breton écrit à sa fille Aube, dix-huit mois ; pour le poète, elle a seize ans.

Chère Écusette de Noireuil,

Au beau printemps de 1952 vous viendrez d’avoir seize ans et peut-être serez-vous tentée d’entrouvrir ce livre dont j’aime à penser qu’euphoniquement le titre vous sera porté par le vent qui courbe les aubépines… Tous les rêves, tous les espoirs, toutes les illusions danseront, j’espère, nuit et jour à la lueur de vos boucles et je ne serai sans doute plus là, moi qui ne désirerais y être que pour vous voir. Les cavaliers mystérieux et splendides passeront à toutes brides, au crépuscule, le long des ruisseaux changeants. Sous de légers voiles vert d’eau, d’un pas de somnambule une jeune fille glissera sous de hautes voûtes, où clignera seule une lampe votive. Mais les esprits des joncs, mais les chats minuscules qui font semblant de dormir dans les bagues, mais l’élégant revolver-joujou perforé du mot « Bal » vous garderont de prendre ces scènes au tragique. Quelle que soit la part jamais assez belle, ou tout autre, qui vous soit faite, je ne puis savoir. Vous vous plairez à vivre, à tout attendre de l’amour. Quoi qu’il advienne d’ici que vous preniez connaissance de cette lettre – il semble que c’est l’insupposable qui doit advenir – laissez-moi penser que vous serez prête alors à incarner cette puissance éternelle de la femme, la seule devant laquelle je me sois jamais incliné. Que vous veniez de fermer un pupitre sur un monde bleu corbeau de toute fantaisie ou de vous profiler, à l’exception d’un bouquet à votre corsage, en silhouette solaire sur le mur d’une fabrique – je suis loin d’être fixé sur votre avenir laissez-moi croire que ces mots : « L’amour fou » seront un jour seuls en rapport avec votre vertige.

Ils ne tiendront pas leur promesse puisqu’ils ne feront que vous éclairer le mystère de votre naissance. Bien longtemps j’avais pensé que la pire folie était de donner la vie. En tout cas j’en avais voulu à ceux qui me l’avaient donnée. Il se peut que vous m’en vouliez certains jours. C’est même pourquoi j’ai choisi de vous regarder à seize ans, alors que vous ne pouvez m’en vouloir. Que dis-je, de vous regarder, mais non, d’essayer de voir par vos yeux, de me regarder par vos yeux.

Ma toute petite enfant qui n’avez que huit mois, qui souriez toujours, qui êtes faite à la fois comme le corail et la perle, vous saurez alors que tout hasard a été rigoureusement exclu de votre venue, que celle-ci s’est produite à l’heure même où elle devait se produire, ni plus tôt ni plus tard et qu’aucune ombre ne vous attendait au-dessus de votre berceau d’osier. Même l’assez grande misère qui avait été et reste la mienne, pour quelques jours faisait trêve. Cette misère, je n’étais d’ailleurs pas braqué contre elle : j’acceptais d’avoir à payer la rançon de mon non-esclavage à vie, d’acquitter le droit que je m’étais donné une fois pour toutes de n’exprimer d’autres idées que les miennes. Nous n’étions pas tant… Elle passait au loin, très embellie, presque justifiée, un peu comme dans ce qu’on a appelé, pour un peintre qui fut de vos tout premiers amis, l’époque bleue. Elle apparaissait comme la conséquence à peu près inévitable de mon refus d’en passer par ou presque tous les autres en passaient, qu’ils fussent dans un camp ou dans un autre. Cette misère, que vous ayez eu ou non le temps de la prendre en horreur, songez qu’elle n’était que le revers de la miraculeuse médaille de votre existence : moins étincelante sans elle eût été la Nuit du Tournesol.

Moins étincelante puisque alors l’amour n’eût pas eu à braver tout ce qu’il bravait, puisqu’il n’eût pas eu, pour triompher, à compter en tout et pour tout sur lui-même. Peut-être était-ce d’une terrible imprudence mais c’était justement cette imprudence le plus beau joyau du coffret. Au-delà de cette imprudence ne restait qu’à en commettre une plus grande : celle de vous faire naître, celle dont vous êtes le souffle parfumé. Il fallait qu’au moins de l’une à l’autre une corde magique fût tendue, tendue à se rompre au-dessus du précipice pour que la beauté allât vous cueillir comme une impossible fleur aérienne, en s’aidant de son seul balancier. Cette fleur, qu’un jour du moins il vous plaise de penser que vous l’êtes, que vous êtes née sans aucun contact avec le sol malheureusement non stérile de ce qu’on est convenu d’appeler « les intérêts humains ». Vous êtes issue du seul miroitement de ce qui fut assez tard pour moi l’aboutissement de la poésie à laquelle je m’étais voué dans ma jeunesse, de la poesie que j’ai continué à servir, au mépris de tout ce qui n’est pas elle. Vous vous êtes trouvée là comme par enchantement, et si jamais vous démêlez trace de tristesse dans ces paroles que pour la première fois j’adresse à vous seule, dites-vous que cet enchantement continue et continuera à ne faire qu’un avec vous, qu’il est de force à surmonter en moi tous les déchirements du coeur. Toujours et longtemps, les deux grands mots ennemis qui s’affrontent dès qu’il est question de l’amour, n’ont jamais échangé de plus aveuglants coups d’épée qu’aujourd’hui au-dessus de moi, dans un ciel tout entier comme vos yeux dont le blanc est encore si bleu. De ces mots, celui qui porte mes couleurs, même si son étoile faiblit à cette heure, même s’il doit perdre, c’est toujours. Toujours, comme dans les serments qu’exigent les jeunes filles. Toujours, comme sur le sable blanc du temps et par la grâce de cet instrument qui sert à le compter mais seulement jusqu’ici vous fascine et vous affame, réduit à un filet de lait sans fin fusant d’un sein de verre. Envers et contre tout j’aurai maintenu que ce toujours est la grande clé. Ce que j’ai aimé, que je l’aie gardé ou non, je l’aimerai toujours. Comme vous êtes appelée à souffrir aussi, je voulais en finissant ce livre vous expliquer. J’ai parlé d’un certain « point sublime » dans la montagne. Il ne fut jamais question de m’établir à demeure en ce point.

Il eût d’ailleurs, à partir de là, cessé d’être sublime et j’eusse, moi, cessé d’être un homme. Faute de pouvoir raisonnablement m’y fixer, je ne m’en suis du moins jamais écarté jusqu’à le perdre de vue, jusqu’à ne plus pouvoir le montrer. J’avais choisi d’être ce guide, je m’étais astreint en conséquence a ne pas démériter de la puissance qui, dans la direction de l’amour éternel, m’avait fait voir et accordé le privilège plus rare de faire voir. Je n’en ai jamais démérité, je n’ai jamais cessé de ne faire qu’un de la chair de l’être que j’aime et de la neige des cimes au soleil levant. De l’amour je n’ai voulu connaître que les heures de triomphe, dont je ferme ici le collier sur vous. Même la perle noire, la dernière, je suis sûr que vous comprendrez quelle faiblesse m’y attache, quel suprême espoir de conjuration j’ai mis en elle. Je ne nie pas que l’amour ait maille à partir avec la vie. Je dis qu’il doit vaincre et pour cela s’être élevé à une telle conscience poétique de lui-même que tout ce qu’il rencontre nécessairement d’hostile se fonde au foyer de sa propre gloire.

Du moins cela aura-t-il été en permanence mon grand espoir, auquel n’enlève rien l’incapacité où j’ai été quelquefois de me montrer à sa hauteur. S’il est jamais entré en composition avec un autre, je m’assure que celui-ci ne vous touche pas de moins près. Comme j’ai voulu que votre existence se connût cette raison d’être que je l’avais demandée à ce qui était pour moi, dans toute la force du terme, la beauté, dans toute la force du terme, l’amour – le nom que je vous donne en haut de cette lettre ne me rend pas seulement, sous sa forme anagrammatique, un compte charmant de votre aspect actuel puisque, bien après l’avoir inventé pour vous, je me suis aperçu que les mots qui le composent, page 66 de ce livre, m’avaient servi à caractériser l’aspect même qu’avait pris pour moi l’amour : ce doit être cela la ressemblance -j’ai voulu encore que tout ce que j’attends du devenir humain, tout ce qui, selon moi, vaut la peine de lutter pour tous et non pour un, cessât d’être une manière formelle de penser, quand elle serait la plus noble, pour se confronter à cette réalité en devenir vivant qui est vous. Je veux dire que j’ai craint, à une époque de ma vie, d’être privé du contact nécessaire, du contact humain avec ce qui serait après moi. Après moi, cette idée continue à se perdre mais se retrouve merveilleusement dans un certain tournemain que vous avez comme (et pour moi pas comme) tous les petits enfants. J’ai tant admiré, du premier jour, votre main. Elle voltigeait, le frappant presque d’inanité, autour de tout ce que j’avais tenté d’édifier intellectuellement. Cette main, quelle chose insensée et que je plains ceux qui n’ont pas eu l’occasion d’en étoiler la plus belle page d’un livre! Indigence, tout à coup, de la fleur. Il n’est que de considérer cette main pour penser que l’homme fait un état risible de ce qu’il croit savoir. Tout ce qu’il comprend d’elle est qu’elle est vraiment faite, en tous les sens, pour le mieux. Cette aspiration aveugle vers le mieux suffirait à justifier l’amour tel que je le conçois, l’amour absolu, comme seul principe de sélection physique et morale qui puisse répondre de la non-vanité du témoignage, du passage humains.

J’y songeais, non sans fièvre, en septembre 1936, seul avec vous dans ma fameuse maison inhabitable de sel gemme. J’y songeais dans l’intervalle des journaux qui relataient plus ou moins hypocritement les épisodes de la guerre civile en Espagne, des journaux derrière lesquels vous croyiez que je disparaissais pour jouer avec vous à cache-cache. Et c’était vrai aussi puisqu’à de telles minutes, l’inconscient et le conscient, sous votre forme et sous la mienne, existaient en pleine dualité tout près l’un de l’autre, se tenaient dans une ignorance totale l’une de l’autre et pourtant communiquaient à loisir par un seul fil tout-puissant qui était entre nous l’échange du regard. Certes ma vie alors ne tenait qu’à un fil. Grande était la tentation d’aller l’offrir à ceux qui, sans erreur possible et sans distinction de tendances, voulaient coûte que coûte en finir avec le vieil « ordre » fondé sur le culte de cette trinité abjecte : la famille, la patrie et la religion. Et pourtant vous me reteniez par ce fil qui est celui du bonheur, tel qu’il transparaît dans la trame du malheur même. J’aimais en vous tous les petits enfants des miliciens d’Espagne, pareils à ceux que j’avais vus courir nus dans les faubourgs de poivre de Santa Cruz de Tenerife. Puisse le sacrifice de tant de vies humaines en faire un jour des êtres heureux ! Et pourtant je ne me sentais pas le courage de vous exposer avec moi pour aider à ce que cela fût.

Qu’avant tout l’idée de famille rentre sous terre! Si j’ai aimé en vous l’accomplissement de la nécessité naturelle, c’est dans la mesure exacte où en votre personne elle n’a fait qu’une avec ce qu’était pour moi la nécessité humaine, la nécessité logique et que la conciliation de ces deux nécessités m’est toujours apparue comme la seule merveille à portée de l’homme, comme la seule chance qu’il ait d’échapper de loin en loin à la méchanceté de sa condition. Vous êtes passée du non-être à l’être en vertu d’un de ces accords réalisés qui sont les seuls pour lesquels il m’a plu d’avoir une oreille. Vous étiez donnée comme possible, comme certaine au moment même où, dans l’amour le plus sûr de lui, un homme et une femme vous voulaient.

M’éloigner de vous ! Il m’importait trop, par exemple, de vous entendre un jour répondre en toute innocence à ces questions insidieuses que les grandes personnes posent aux enfants : « Avec quoi on pense, on souffre? Comment on a su son nom, au soleil ? D’où ça vient la nuit? » Comme si elles pouvaient le dire elles-mêmes ! Étant pour moi la créature humaine dans son authenticité parfaite, vous deviez contre toute vraisemblance me l’apprendre…

Je vous souhaite d’être follement aimée.

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Collage de Aube Breton

Que ce soit dans sa correspondance ou dans ses essais, l’imbrication de la vie et de l’ouvre d’André Breton est étroite, nous sommes toujours dans sa maison de verre.  » Le merveilleux quotidien  » du poète ne cesse de s’y constituer, comme le montrent ces très belles lettres à sa fille : le surréalisme, la préparation d’une nouvelle revue ou d’une exposition, les dessins de la main de l’auteur, l’affaire de la grotte de Cabrerets, les réactions indignées à la nouvelle de l’alunissage de la sonde soviétique en septembre 1959… Pour la première fois, grâce à l’autorisation d’Aube Breton, qui a souhaité rendre publique cette correspondance (tout en respectant la clause particulière du testament de son père), nous avons accès à des pans méconnus de la vie de Breton, qui ne pourront que combler ses lecteurs inconditionnels et éveiller la curiosité des autres.

Lettres à Aube (1938-1966), André Breton, Gallimard

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CABINET DE « CURIOSITÉS EN MOUVEMENT PERPÉTUEL »

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John B. Frogg : Quels sont les cinq objets étranges auxquels vous tenez et que vous souhaiteriez déposer dans le Cabinet de « Curiosités en mouvement perpétuel » du professeur Cornelius Coriolis ?

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« Ici l’étrange collectionneur &  singulier gardien, avait entassé des instruments de mesure complexes, des boussoles incongrues (…) des amulettes contre le mauvais oeil (…) des racines supposées de mandragores, une défense de licorne (…) les ossement d’une prétendue sirène ; (…)
(…) & 
 quelques fragments d’étonnements. »

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A l’instant de constituer son cabinet de curiosités, Monsieur Cornélius Coriolis avait hésité entre une « grosse pièce » assez rare et 1637 petits animaux empaillés. Après réflexion, il avait choisi la première solution. Le résultat avait fière allure, mais était-ce bien raisonnable ?

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Amis curieux & amateurs de singularités, le « curieux gardien » vous propose d’aider Cornélius Coriolis à étoffer son cabinet de curiosités.

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Aussi nous attendons vos propositions encombrantes ou moins, poétiques ou saugrenues. Et hop, c’est à vous : 

N.B. Contentez-vous, amis de tout poil, de poster un commentaire et le curieux gardien fera le reste.

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Une tête réduite par un jivaro géant

Un orgue à liqueur en bois de roses blanches pour ma jolie maman

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Une patte du lapin de Alice aux pays des merveilles

Une malle bibliothèque pour y ranger des mots-valise

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Un fer à cheval de Troie

Un vieil almanach sur les andouillettes de Troyes

 Une molaire de Teutobochus, le géant Cimbre légendaire – information sur simple demande correctement formulée

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Le  phonographe hanté de Curios de Richard Marsh – éditions e-Baskerville

Un « pigeon Marsupial » qui niche dans les tours de la cathédrale de Reims

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L’encre céphalopode… La poésie guidant le poulpe… Tentacule domicile… Jean-Marc Villaret

Une veuve poignée sur une porte à faux
Une cornette à pistons sur une came à sūtras
Un canard laquais sellant un cheval d’arçons sous un beau dais
Un château de sable dans une bassine à confitures Patrick Germain

Visagiste pour acariens ectoparasites de vertébrés Etienne de l’Abbaye

La femme cent têtes et les quatre cent coups, le moutruche, le loupveau, le nouveau-né serial killer, le crocodile-baignoire Denise Miège-Simansky

Vite, une jolie femme tronc pour les huit bras du fier animal Francesca G.

Jerome Abramovitch

Photo de Jérôme Abramovitch

– Un vélo tout airain, pour Romain un peu lourd Michel Wallon

– Des amours étranges à consommer sur place, des places pour rendre visite à Leonardo da Vinci, des poules-coqs-coquillages-courtes sur pattes-coccinelles et le temps qu’il faudra Denise Miège-Simansky

– Des bouquins, des boussoles, des coups de vent du Tonkin, des chimères au regard qui affole, des momies écrivant des mots doux, l’oeil de verre d’une authentique grand-mère, de vieux grimoires de magie noire, un moine de Cordoue, un cercueil vide et des terre-pleins, la salamandre s’accouplant au tamanoir, une colombe sombre et un corbeau candide, les cendres du phénix, une très lourde armoire, des spectres qui chuchotent dans un coin d’ombre, maints ptyx, des fées virides dans des bocaux gardés par des mantes religieuses défroquées, le sceptre d’un squelette, d’étranges airs oubliés et lointains, quelques bonbons croqués, d’éblouissantes mains de gueuses, les langes du petit Jésus, des nuits blanches repliées, des ailes d’ange, des bossus aux pieds liés, et bien d’autres choses encore. Mikaël Lugan

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Un astrolabe rouillé, des figures votives des Barbudes, un coco-fesse, le Quart-livre de Rabelais dans l’édition du Coq à l’âme en maroquin rouge, la Dive Bouteille au vin de Cana, une lampe Pigeon (chère à Alexandre Vialatte), des scarabées bleus, un herbier sur vélin, une pipe à opium, un tarot des Bohémiens et tant d’autres merveilles. Un chat dort dans la conque du bénitier. Daniel Maja

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Un astrolabe au ratoire. Anatol R

Un ami pour la vie. Claire Tisserand

Un marre à tout, un chien chilli, une toillette de cheval à vapeur, un simili taire des rues, une corneille à panier. Chris Simon

Un hurluberluordélixieux. Labarococa

Un morceau d’océan,  une cuillère de déssert (Mouloudji). Eric Dahan

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Un flacon d’encre de seiche qui jamais ne sèche, puis du papier buveur, sans modération pour parvenir à nos fins… Xavier Trédaniel

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Un prisme pour fabriquer des arcs-en-ciel, un cil d’hybride imberbe, un fragment de coeur d’étoile pour me régénérer, l’astrolabe d’une voûte céleste inconnue et une soucoupe volante organique et translucide. Miss  Karyn Jablecki


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Les clefs d’une certaine MALLE… DE L’ÉTRANGE de Milton Jumbee

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Des livres… et 3 petits cochons…. Carole Rouaud, femme-tambour.

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Une pointe de flèche en pierre ramassée dans le sahara, une selle turkmène du XVIIIe siècle, une lampe à huile d’une certaine maison de Sousse, un tambour de chamane toungouse, une vertèbre de dromadaire. Laurence Bougault


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 Une heure à perdre pour 5 euros, un lendemain qui chante pour 2 euros, un château en Espagne pour 1 euro, un homme à la mer pour 5 euros, un taxi pour Tobrouk pour 12 euros, une araignée du matin pour 2 euros, une araignée du soir pour 3 euros,  un bâton de chaise pour 4 euros, une vie qui va avec pour 50 euros, une puce à l’oreille pour 5 euros,  un vent du Nord pour 3 euros, une poire pour la soif pour 5 euros, un petit bonhomme de chemin pour 10 euros, une chandelle à deux bouts pour 2 euros, une peau d’ours pour 20 euros, deux choses à la fois pour 4 euros, le tort des absents pour 6 euros. Prince Roro, promeneur, chercheur & poète

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Une pierre spéciale « 2 coups », une vague à l’âme bien aiguisé, un « tiens » si beau qu’il vaut 2 « Tu l’auras », un GPS qui n’indique que les lieux de mes rêves : L’Ile de Peter Pan, La Terre Du Milieu, Poudlard, la Lune de Méliès, etc., une fourchette qui devient molle quand j’ai trop mangé… Xavier Trédaniel, homme de musée.

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Une calèche fantôme. Isla Louise, ariste & magicienne.
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Un tapis volant, le crâne de Voltaire enfant, une pluie de je t’aime sincères, la poupée de vassilissa la très sage, et une chanson pour chaque jour… Diane de Pontcharra, libraire.

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Quelques crânes. Jérôme Thoumyre, collectionneur.

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Une burette d’huile de mon grand-père, une boîte à clous rouillés, un crâne de blaireau trouvé en promenade, un miroir aux alouettes, une vieille paire de chaussettes au motif de La Joconde. Dominque Tourte, éditeur, éditions INVENIT

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Un trou noir et rien d’autre car il risque d’engloutir toutes les autres curiosités ainsi que le cabinet lui-même. Jean Dusaussoy, critique & gastronome.

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Mon emporte-pièce à fabriquer des souliers confortables et seyants que j’ai toujours sur moi pour ne jamais être prise au dépourvu par un talon cassé, Anne-Sophie Tschiegg, peintre, à découvrir ICI

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A son retour, ce cerveau voyageur à jambes de cheval et ailes et tête de dindon-dondaine. Proche ami du trou noir. Marie-Laure de Cazotte, écrivain.

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Le couronnement de mes bottes fétiches pour aujourd’hui. De la soie et des bas. Une soucoupe volante qui décollera. La tour eiffel que j’emmenerai partout. Du rose. Des roses. Carole Dallé-Asté, promeneuse de nuit.

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La dernière entrée de Marylin Monroe  dans son journal intime qui dit : « ce soir j’essaye Chanel 6″, une plaque antique sur laquelle est gravée en araméen: Commandements de 11 à 15″, une collection complète de livres de magie ayant appartenus à Prospero, du lard délicieux en provenance de l’Île de Circé, 218 batmobiles différentes, un gros morceau de kryptonite avec un berceau caché dedans, une dizaine de haricots à croissance ultra rapide, une pizza entamée avec des traces de morsures de tortues, un très joli sous-marin de couleur jaune pour 4 occupants, un panier contenant: un petit pot de beurre, une galette et un 357 magnum, … Christian Chelman magicien & conservateur du Museum d’Histoire Surnaturelle, Surnateum à découvrir en cliquant ICI.

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Le magicien Christian Chelman

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ET HOP, C’EST À VOUS :

DADA MOI !

Merci ami Gérard Camoin* pour ce si bel hommage ; il me reste à rougir, puis à mourir.

« Poétiquement fou.
Fou comme un lapin
Il chope la folie au passage
Au passage des hâbleurs.
Un jour, il rit, un jour, il meurt
J’ai quelques copains fous
Comme des chagrins
Ne suis-je point trop sage ?
J’ai peur de n’être pas assez fou. Dommage.
Un de mes amis sait être fou – quand il le décide : c’est-à-dire tous les matins –, fou poète, mais homme sérieux comme Nerval… Jarry, Nijinski, Artaud… comme un bagnard échappé de l’île du diable accroché à une vessie de porc, comme un coin perdu sur une table sans angle, trop ronde pour qu’il y trouve sa place.
Il sait manier les fulgurances gesticulées de son indispensable folie. Celle qui va au-delà de l’humour. Celle des hommes graves et des hommes de cœur.
C’est un Buster Keaton qui serait devenu bavard, un Salvador Dali qui se serait réveillé généreux.
Sa folie nécessaire fait que pour lui, le plus souvent, « la tragédie atteint le niveau de la farce ».Comediante ! Tragediante !…
Sa poésie loufoque tend vers cela, elle est son bâton de vie dans laquelle il brandit tous les jours un nouveau bâton de maréchal de théâtre. Quitte à l’emprunter pour un instant comme un coureur de relais.
Il est capable de vous lire ému les lignes de dentelle d’une poétesse du XIXème siècle et dans la seconde qui suit d’humilier gentiment un boulard costaud dans une partie de bras-de-fer ; de vous lâcher un « Je t’aime » en pleine conversation sur la littérature, la politique ou la copulation des mouches andines ; tout à trac, sans prévenir, pour vous dire son amitié ; comme s’il vous prenait le bras brusquement pour vous retenir, vous adosser au mur et vous rouler une pelle.
Il est le dernier dadaïste que je connais. Tristan Tzara l’aurait adoubé dada et André Breton l’aurait exclu des surréalistes pour cannibalisme sentimental et turbulence non canalisable.
Ne sont-ce pas là deux signes forts de sa bonne folie ?
J’ai parfois entendu dire de lui dans les salons littéraires :
« C’est un personnage ! C’est un original ! Un extraverti ! »
C’est évident.
Ce type cultivé aux allures de dandy anglais, à la gestuelle de marquis vénitien, à la musculature de plagiste californien, est un personnage d’Eugène Ionesco qui vagabonderait égaré dans une pièce de Samuel Beckett, pour mieux enfouir sa discrétion et sa pudeur dans son exubérance.
Il est à noter qu’un original n’est jamais simple. Il est double, triple, quadruple… Il est multiple. C’est en cela qu’il est désigné unique et « original ».
Un extraverti est un homme qui déborde. Un homme de tempête qui rit de tout, pleure d’un rien.
Un homme qui déverse son trop-plein intérieur pour vous le donner en offrande. Parfois avec une outrance magique : tel un Saint-Denis apportant sa tête à son Dieu, en première pierre de sa Basilique.
C’est ainsi que semblent faire parfois les artistes, les saltimbanques, les poètes, ils déversent leur trop-plein de vague-à-l’âme en violentes déferlantes de folie.
Ils évitent par-là même de mourir noyés, alourdis, ficelés, étranglés par les lacets invisibles de leurs brodequins ou de leurs cothurnes, étouffés par la nostalgie qu’ils caressent, l’ennui qu’ils exècrent, la norme et sa mère-loi qu’ils vomissent, la colère qu’ils sanctifient, la gloire ou le dénie qui les ravagent, l’amour de soi – qu’ils ont souvent très grand – ou le désamour des autres et – ultime outrage, mort assurée – le désamour de soi. »

* Gérard Camoin est comédien, marionnettiste, bibliothécaire & poète.

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Illustration de Isla Louise

NEIGE

Un soir  d’hiver,
A l’époque où les hivers existaient,
L’enfant Marc Chagall s’est mis à lire,
à haute voix,
ses mémoires à venir,
dans un estaminet famélique de Vitebsk.

Puis Un violoniste est monté sur le toit dudit estaminet
et s’est mis à faire danser les flocons de neige.
(…) puis, presque flocon à son tour,

le violoniste s’est envolé…

L’enfant Marc Chagall
L’a observé
rapetisser
Puis disparaitre
Etonné
Ou à peine

Devant la soupe familiale
L’enfant Marc
a dit à sa mère
Maman… je voudrais être peintre. (…)
Tu le vois, maman, je suis un homme comme les autres…

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CABINET DE CURIOSITÉS EN MOUVEMENT PERPÉTUEL

« Ici l’étrange collectionneur &  singulier gardien, avait entassé des instruments de mesure complexes, des boussoles incongrues (…) des amulettes contre le mauvais oeil (…) des racines supposées de mandragores, une défense de licorne (…) les ossement d’une prétendue sirène ; (…)

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(…) &  quelques fragments d’étonnements. »

Aldine

A l’instant de constituer son cabinet de curiosités, Monsieur Cornélius Coriolis avait hésité entre une « grosse pièce » assez rare et 1637 petits animaux empaillés. Après réflexion, il avait choisi la première solution. Le résultat avait fière allure, mais était-ce bien raisonnable ?

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Amis curieux & amateurs de singularités, le « curieux gardien » vous propose d’aider Cornélius Coriolis à étoffer son cabinet de curiosités.

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Aussi nous attendons vos propositions encombrantes ou moins, poétiques ou saugrenues. Et hop, c’est à vous : 

N.B. Contentez-vous, amis de tout poil, de poster un commentaire et le curieux gardien fera le reste.

Une tête réduite par un jivaro géant

Un orgue à liqueur en bois de roses blanches pour ma jolie maman

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Une patte du lapin de Alice aux pays des merveilles

Une malle bibliothèque pour y ranger des mots-valise

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Un fer à cheval de Troie

Un vieil almanach sur les andouillettes de Troyes

 Une molaire de Teutobochus, le géant Cimbre légendaire – information sur simple demande correctement formulée

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Le  phonographe hanté de Curios de Richard Marsh – éditions e-Baskerville

Un « pigeon Marsupial » qui niche dans les tours de la cathédrale de Reims

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L’encre céphalopode… La poésie guidant le poulpe… Tentacule domicile… Jean-Marc Villaret

Une veuve poignée sur une porte à faux
Une cornette à pistons sur une came à sūtras
Un canard laquais sellant un cheval d’arçons sous un beau dais
Un château de sable dans une bassine à confitures Patrick Germain

Visagiste pour acariens ectoparasites de vertébrés Etienne de l’Abbaye

La femme cent têtes et les quatre cent coups, le moutruche, le loupveau, le nouveau-né serial killer, le crocodile-baignoire Denise Miège-Simansky

Vite, une jolie femme tronc pour les huit bras du fier animal Francesca G.

Jerome Abramovitch

Photo de Jérôme Abramovitch

– Un vélo tout airain, pour Romain un peu lourd Michel Wallon

– Des amours étranges à consommer sur place, des places pour rendre visite à Leonardo da Vinci, des poules-coqs-coquillages-courtes sur pattes-coccinelles et le temps qu’il faudra Denise Miège-Simansky

– Des bouquins, des boussoles, des coups de vent du Tonkin, des chimères au regard qui affole, des momies écrivant des mots doux, l’oeil de verre d’une authentique grand-mère, de vieux grimoires de magie noire, un moine de Cordoue, un cercueil vide et des terre-pleins, la salamandre s’accouplant au tamanoir, une colombe sombre et un corbeau candide, les cendres du phénix, une très lourde armoire, des spectres qui chuchotent dans un coin d’ombre, maints ptyx, des fées virides dans des bocaux gardés par des mantes religieuses défroquées, le sceptre d’un squelette, d’étranges airs oubliés et lointains, quelques bonbons croqués, d’éblouissantes mains de gueuses, les langes du petit Jésus, des nuits blanches repliées, des ailes d’ange, des bossus aux pieds liés, et bien d’autres choses encore. Mikaël Lugan

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Un astrolabe rouillé, des figures votives des Barbudes, un coco-fesse, le Quart-livre de Rabelais dans l’édition du Coq à l’âme en maroquin rouge, la Dive Bouteille au vin de Cana, une lampe Pigeon (chère à Alexandre Vialatte), des scarabées bleus, un herbier sur vélin, une pipe à opium, un tarot des Bohémiens et tant d’autres merveilles. Un chat dort dans la conque du bénitier. Daniel Maja

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Un astrolabe au ratoire. Anatol R

Un ami pour la vie. Claire Tisserand

Un marre à tout, un chien chilli, une toillette de cheval à vapeur, un simili taire des rues, une corneille à panier. Chris Simon

Un hurluberluordélixieux. Labarococa

Un morceau d’océan,  une cuillère de déssert (Mouloudji). Eric Dahan

Message in a Bottle Washed Ashore

un stradivariasouslerêvedesesdoigts. Labarococa

Un flacon d’encre de seiche qui jamais ne sèche, puis du papier buveur, sans modération pour parvenir à nos fins… Xavier Trédaniel

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ET HOP, C’EST À VOUS :

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VANITÉ

Oui, Jean Giono avait raison, « le monde s’est perfectionné comme se sont perfectionnées les abattoirs de Chicago. »

 

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Total Vanité
, de François Mazabraud
Maquette de pétrolier brisé
Bois, bouteille en plastique, coca-cola,  bois vernis. 32 x 10 cm. Collection privée, 2008.

DEUX

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« Si tu n’arrêtes pas de rêver,
Je ne pourrais pas t’aimer.
Si tu n’ouvres pas les yeux,
Comment pourras-tu m’aimer ?
Si tu ne me racontes pas d’histoires,
J’en oublierai les miennes.
Et de quoi parlerons-nous alors ?

Pour chaque page que tu lis,
Essaie d’en écrire deux.
Pour chaque chanson que tu entends,
Tu m’en composeras deux.
Pour chaque pensée que tu m’adresses,
Gardes-en deux rien que pour toi.

Ensuite tu me les donneras »

Chanson tzigane

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Francesco Dell Cossa, Sainte-Lucie, 1473

MARGINALIA & CURIOSITÉS

 

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MARGINALIA & CURIOSITÉS
ou
petites histoires & géographie curieuse des cabinets de curiosités

Prix A.Ribot 2015

Le cabinet de curiosités abrite des objets savants, insolites, poétiques, et constitue un lieu d’érudition et de création. Parce que le secret de la composition est l’art de la rencontre, les êtres et les choses cohabitent dans cet « espace-monde », au sein duquel le gardien du cabinet de curiosités veille sur les mystères et la fantaisie et détient les clés de la séduction. Avec Éric Poindron, le cabinet de curiosité se trouve à une adresse postale ou dans l’espace démultiplié et virtuel de la toile, ou même encore au creux des pages d’un livre, lui-même, dans un jeu de miroir, invité du cabinet de curiosités et objet de séduction par excellence. Aussi, au fil de la succession et surtout de l’entrelacement des spicilèges marginaux, le lecteur que l’on souhaite curieux, c’est-à-dire rigoureux (dans son souci d’émerveillement) et concentré (dans son attention à l’excentricité), découvrira…

Citations, Biblionomadie, Bibliopathonomadie, Livres rares, Fantômes, Livres introuvables, Jeux d’échecs, Auteurs qui n’existent pas, Pierres – peut-être – précieuses, Disparus de la littérature, chats fantômes, fous littéraires, poètes essentiels, sphère armillaire, Livres étranges & singuliers, « Oubliés, délaissés dédaignés », Gérard de Nerval, Passeurs de livres, Typographie insolite & jubilatoire, Licorne, Orthotypographie, Coquetteries graphiques, Papillons, Alfred Kubin, Caviar et caviardage, Collectionneurs, Johannes Kepler, Coquilles en tout genre, Cryptozoologie, Palimpsestes, Mots rares & précieux, Globes terrestres, Machines à écrire, Bibliothèques méconnues & secrètes, Babel-liens, Conversations et badineries, Repentir, Fantômes de bibliothèque, Labyrinthes, Maréchal Ney, Gaston Leroux, Gastronomadie, Momies, « Ranger / classer », Unica, Rhinocéros, Wunderkammer, Personnages & portraits, Iconographie livresque, Passage en Revues, Crânes, Miscellanées & spicilèges bibliomaniaques, Edgar Allan Poe, Livres monstres, Merle blanc, Livres-Mondes, Dans les marges, Julio Cortázar, Artefact, Charles Nodier, Faux livres, Objets imprimés, Bibliophile, Bibliomanie, Bibliolâtrie, Promenades littéraires, Unica, Marginalia, Occulte & co, Et cætera.

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Le lecteur s’en apercevra bien tôt – dès l’avant-propos intitulé « Le Beau est toujours bizarre » par A. Sanchez : loin de constituer une simple accumulation d’objets hétéroclites, le visage du cabinet de curiosités est celui de son créateur, ou plutôt « son reflet diffracté dans un miroir concave ». Aussi, tout le livre-cabinet de curiosités dit son architecte : le choix des objets curieux, la manière de les présenter, de les mettre en lien et celle, tout aussi singulière, d’ouvrir ses portes au monde. Mais puisque l’ouvrage se veut marginal, et qu’il faut l’avouer son curieux créateur l’est également, le collectionneur-auteur ne se contente pas d’être présent dans l’interligne, il se signale lui-même à son lecteur et s’invite dans son propre cabinet, devenant ainsi créature (quitte à s’imaginer « une belle taxidermie », et « des yeux de verre du meilleur effet », et à conseiller « au propriétaire de [s]a dépouille de glisser ses objets usuels – briquet, coupe-cigare, et même crayon de papier, cloche pour les domestiques, loupe, lunettes demi-lunes pour la lecture – dans les poches profondes de [s]on élégante robe de chambre afin de ne pas avoir à les chercher »). On l’aura compris, avec ce nouvel ouvrage Éric Poindron défie les genres et se joue des normes pour offrir à celui qui désirera le suivre un étonnement qui n’aura d’égal que le plaisir de sa lecture.

Du reste, l’ensemble n’est pas clos : au lecteur de prendre sa place dans les vastes marges des pages ou dans les vastes pages des marges…

L’éditeur

 

EXTRAITS

« Quand mes notes sont trop longues pour tenir dans l’espace d’une marge, je les confie à une feuille de papier que je glisse entre les pages et que je fixe par de la gomme. Il se peut que tout cela ne soit qu’une manie, quelque chose de banal et d’inutile. Cependant j’y prends plaisir. »

Edgar Allan Poe, Marginalia

*

Spicilèges & repentir

Repentir : terme désignant une modification apportée à une peinture. Le repentir implique un travail beaucoup plus important que celui d’une simple retouche, car il intervient généralement pour des raisons esthétiques ou iconographiques.

Le repentir « spicilègique » pourrait être ce(s) petit(s) rien(s) sans intérêt(s) ni logique(s) retrouvé(s) ; des curiosités de poches, entre le compendium superflu et modèle réduit, le spicilège portatif, les miscellanées légères & inutiles.

*

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Dans le jargon bibliophilique, un livre fantôme est difficile à dénicher puisqu’il ne reste à sa place, sur les étagères publiques, que le carton d’identité qui attestait de sa présence et de son existence.

Le Codex Gigas ou Bible du Diable n’est pas un livre fantôme.

Note de l’éditeur : le lecteur aura le plaisir de l’admirer en couverture de notre ouvrage.

*

Un plateau d’huitres est presque un cabinet de curiosités.

Une machine à écrire pourrait être un cabinet de curiosités.

Bien que savamment tachetée, la peau de la girafe n’est pas tout à fait un cabinet de curiosités.

Un cimetière n’est pas un cabinet de curiosités ; la tombe d’Edgar Allan Poe, à Baltimore, est encore moins un cabinet curiosités.

Le Brouillard du 26 octobre – de Maurice Renard – est un cabinet de curiosités grandeur nature, et pour cause !

La typographie est presque un cabinet de curiosités.

Les souterrains de la ville de Lyon ont parfois l’apparence d’un cabinet de curiosités.

Le cabinet sanglant de Barbe-bleue n’est ni un cabinet d’anatomie – plus pâle que celui des squelettes blanchis – ni un cabinet de curiosités.

Le labyrinthe est une collection de cabinets de curiosités.

Un confessionnal n’est pas un cabinet de curiosités.

Le voyage – tous les voyages – autour de la chambre peuvent devenir un cabinet de curiosités.

Le Tour du jour en 80 mondes, de Julio Cortázar (Gallimard, 1969) est un cabinet de pensées curieuses et divergentes mijotées « comme un fond de cuisson ».

Le pigeon-marsupial, aperçu par le jeune Victor Hugo – et confirmé par Charles Nodier – lors du sacre de Charles X, en 1825, qui niche dans les tours de la cathédrale de Reims, est assurément un cabinet de curiosités volant.

La machine à écrire est un cabinet de curiosités qui fait du bruit.

Le Codex Gigas ou Bible du Diable est peut-être plus étrange qu’un cabinet de curiosités.

Le cinéma et la poésie – Venezia central – de l’artiste-orchestre F. J. Ossang sont un seul et même cabinet de curiosités.

*

Marginalia & curiosités, Éric Poindron, éditions les Venterniers • collection « La Chambre forte »
22 x 15 cm • 120 pages • 27 euros

Pour découvrir les éditions les Venterniers on clique ICI

*

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Éric Poindron est éditeur – aux éditions Le Castor Astral où il dirige la collection « Curiosa & cætera » –, écrivain (Actes Sud, Flammarion, L’Épure, Les éditions du Coq à l’Âne…), piéton, animateur d’ateliers d’écriture, critique et cryptobibliopathonomade. Il s’intéresse à la petite histoire de la littérature et à ses excentricités : auteurs mineurs, petits éditeurs, bibliophilie, fous littéraires, sciences inexactes ou para-littérature. Il lui arrive aussi d’écrire sur la gastronomie, les vins et les alcools. Collectionneur d’objets et d’instants insolites, il est aussi le curieux gardien d’un cabinet de curiosités ouvert au public. Il aime à faire croire qu’il pratique la bicyclette avec délectation, se prend pour un poète et affirme avec méthode, mais non sans stupeur, que les fantômes existent.

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© Illustration Isla Louise

DERRIÈRE LA SALLE DE BAINS & MARIE-LAURE DAGOIT

COUP DE COEUR & DE PROJECTEUR à…

Les éditions DERRIÈRE LA SALLE DE BAINS
« Littérature et belles images depuis1995 »

Livres rares et précieux façonnés à la main, en France, par la talentueuse & inspirée Marie-Laure Dagoit.
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Livres objets, boites à mots ou à poèmes, objets raffinés, illustrations, photographies & instants surprises.

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Auteurs vivants ou morts, mais toujours talentueux…
Burroughs, Mark Lahore, Arthur Cravan, Gilles Berquet, Mirka Lugosi, Jean-Yves Pranchère, Ferlinguetti, Virginai Woolf, Bernard Heidsick, Nick Tosches, Jean-Luc Parent,Lucien Suel, Jack Kerouac, Otto Muehl, Ginsberg & autres nombreux pirates aristocratiques de la littérature. Sans oublier l’inouïe Joyce Mansour !

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Oui, la bibliothèque de l’honnête homme est incomplète si elle ne contient pas les livres des éditions DERRNIÈRE LA SALLE DE Bains.

Qu’on se le dise et qu’on le fasse savoir au amis et aux amis des beaux livres.

Pour découvrir les éditions – et soutenir la belle cause –
on clique ICI et ICI

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LES MERVEILLES DE ELISE VALDORCIA

DES MOTS & DES CURIOSITÉS

Des arts & des merveilles

Une soirée exceptionnelle & une invitée d’exception, jeudi 4 décembre.

Avec Elise Valdorcia,

Décoratrice, sculpteur, artiste plasticienne, antiquaire de baroque, coloriste, créatrice d’objets, de mobiliers et d’univers uniques.

Exposition des œuvres, conversation, cabinets de curiosités vivant & buffet.

A Boulogne, à partir de 19 H 30

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Exposition des œuvres, conversation, cabinets de curiosités vivant & buffet.

A Boulogne, à partir de 19 H 30

 Serez-vous des nôtres ?

Les places étant comptées, et afin d’organiser au mieux le buffet qui ponctuera la soirée, merci de répondre le plus tôt possible.

Renseignements : coqalane@wanadoo.fr ou facebook (Eric Poindron) ou 06 40 21 19 56

Les univers de Elise Valdorcia…

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