BON ANNIVERSAIRE MONSIEUR CLAUDE SEIGNOLLE !

Samedi 25 juin, Claude Seignolle entrera dans sa centième année !
Bon anniversaire très cher Claude.
Cher Eric Poindron,
Poète et voyageur, frère aux découvertes insolites, aux amis multiples que je redécouvre dans votre excellent ouvrage « Voyage sous les belles étoiles » que l’ami Jacques Baudou a eu la bonne idée de nous faire savoir dans un dernier « Le Monde » et sur lequel je me suis précipité. Sachez que le nom seul de Stevenson me ferait dévorer le papier sur lequel on le republie. Vous avez fait le pèlerinage en un éclectique ouvrage., acceptez que le « beau (?) vieillard » rencontré sur une route de Lozère vous offre le produit de sa quête auprès des esprits anciens rencontrés avec tout autant de fascination que vous.
Le livre est ici dans son jus : pas d’autre littérature que celle qui naît autour de faits à l’état brut. En mon temps personne ne se souvenait de Robert Louis et pourtant tous en étaient plus ou moins contemporains. moi j’ai vu « d’en-dedans » ce que lui a vu « d’en-dehors » et à ce titre, mon affection pour l’homme francophone s’amplifie de reconnaissance.
Vous avez une chaude et féconde plume : des amis de tous les temps ; les votre sont en grande partie les miens que j’ai souvent honoré de livre-frère. Nerval = La nuit des Halles, ainsi que Restif, mon pote, aux témoignages gonflés de ses propres fantasmes. Tous ceux que vous dîtes : nos frères, c’est à dire nous.
Et je vous salue bien fort avec mes compliments sincères.

Claude Seignolle, 2001

238606_14798708_460x306

A découvrir :
Au Château de l’étrange, de Claude Seignolle, préface de Eric Poindron Le Castor Astral, collection « Curiosa & caetera »
Vous aimez les destinations improbables et les rencontres insidieuses, alors vous avez, hélas, frappé à la bonne porte! Spectres, apparitions, présences maléfiques, envoûtements et conversations avec l’au-delà font partie de l’effrayante visite.
Ici, point de fiction ni de sensationnalisme convenu. Claude Seignolle se contente de recueillir des témoignages qu’il met en scène jusqu’au grand frisson final. « Scribes des miracles et des peurs ancestrales », il archive, recense, éclaire, sans jamais juger.

Et s’il existait « autre chose » à côté de nos certitudes? Chasseur de fantômes avant l’heure, il nous convie au cœur des mystères : lieux maudits, voyages dans le temps, prémonitions, présences invisibles, magie et sorcellerie. Oui, la peur rôde dans ces pages… Voilà le lecteur prévenu !

 

Pour découvrir le livre, ON CLIQUE ICI
au-chateau-de-letrange-314x495

UNE LETTRE DE CLAUDE SEIGNOLLE

Cher Démiurge en pétillance de pages frénétique, cher ami « voyant », curieux en « plus-que-tout » et disant les « choses » à sa manière qui aurait plu à André Hardellet, diable d’autre ami avec qui nous hantions les bistrots à filles des Halles où nous habitions face à face, rue Beaubourg, avant l’assassinat de notre quartier –à-Beaujolais et à chaude-pisse. Souviens-toi du Bal chez Temporel où nous allions « marner » les filles si facile mais à venin.
Ton chouette de bouquin (De l’égarement à travers les livres, NDLR) te ressemble tellement que, le lisant, ta voix qui va partout en même temps, impossible à couper au ciseau de la conversation, sacrément entendue et ressentie. 
Il me semble que Collin de Plancy te colle à la peau, autant que Nerval ce qui perdure de notre fraternité. Quant à l’intrusion de Monsieur Claude, maquereau des mystères qu’on lui prête, ça m’a bien plu et je prends tes pages pour preuve que tu m’aimes sincèrement, nos folies cachées (moi) et visibles (toi). 
Tu as bien choisi tes sujets, ce qui fait que je n’ai pas renâclé à une première lecture rapide et passionnée. Je sais que je reviendrai souvent sur certains chapitres, si bien sorti de ta chaudière – pardon… alambic – animée sans doute par la sève champenoise des coteaux qui entourent ton officine à cauchemars délicieux. 
Belle et élégante couverture par là-dessus.
Ton co-fou dans nos « librairies » pourpres et déglinguées d’esprit qui te dit BRAVO pour toi et ton livre enchanteur.
A bientôt grand fiston exalté.

Claude Seignolle

238606_14798708_460x306

CLAUDE SEIGNOLLE & « LA NUIT DES HALLES »

Si vous êtes comme moi, un amateur de curiosités et de choses rares, alors allez vite faire un tour sur ce lien et vous y découvrirez l’interview d’un personnage vraiment fascinant. En fait vous allez découvrir un petite facette de deux individus incroyables : Claude Seignolle et Eric Poindron. J’ai toujours été émerveillé par les gens de lettres, les vrais, ceux qui ne font pas beaucoup de bruit, qui utilisent les mots ave élégance et facilité. Je suis admiratif du langage et, bien que ne sachant pas l’utiliser avec autant d’aisance et de sobriété, je suis éperdument amoureux de la musique des mots, la couleur des phrases et la texture du vocabulaire. Nous découvrons donc dans ces lignes tout l’amour d’un homme cultivé et passionnant, pour un auteur qui, bien que très discret est pourtant à la tête d’une imposante bibliographie. J’avais découvert Claude Seignolle il y a de cela plusieurs années et cette soif de mystère et de fantastique ne pouvait que me diriger vers cet auteur mêlant de façon érudite folklore et fiction. Un homme profondément enraciné dans notre terroir et dont le talent fait resurgir de manière saisissante tout se patrimoine culturel de contes et de légendes dont notre pays peut s’enorgueillir. Mais au-delà de l’histoire, il y a les mots et le fait de parcourir cet entretien, m’a redonné l’envie de me replonger dans l’œuvre de M. Seignolle. En reprenant la lecture de  La Nuit des halles, je me rends compte à quel point j’étais passé à coté d’un ouvrage vraiment extraordinaire et d’une sensibilité extrême. Élégant mais jamais maniéré, sobre tout en étant puissant et poétique à la fois, des textes empreints d’une grande générosité de cœur et de sentiments. L’amour y flotte comme une étrange odeur de parfum douceâtre et entêtant comme la mort. Des personnages s’y meuvent et leurs destins marqués par une rencontre aussi soudaine que durable ne pourront être que source de souffrance et de mélancolie. Douleur de l’âme et de l’esprit, corps graciles et fantomatiques rencontrés au coin d’une rue au hasards d’une errance nocturne, compagnon de route d’un énigmatique et silencieux personnage, vie éternelle dont le destin se trouve enfermé dans la flamme tremblotante d’une bougie, quête improbable à la recherche d’une figure folklorique, la mort dans La Nuit des halles est d’une présence permanente, réclamant son dû pour chaque histoire, comme pour mieux nous rappeler que nous faisons partie intégrante d’un cycle dont la fin est presque toujours inéluctable.

Claude Seignolle est un magicien des mots, nous ne pouvons que boire ses phrases avec une grande avidité, car elles coulent en nous de façon onctueuse et rafraîchissante et sont la promesse d’agréables moments de lecture, riches et captivants. Un auteur qui nous fait aimer encore plus la littérature et qui, personnellement, illumine mes journées dans la perspective de tenir entre mes mains un de ses ouvrages. Un grand merci à Eric Poindron * de nous donner l’opportunité dans sa prometteuse collection « Curiosa & caetera » de (re)découvrir toute la magie de ce fascinant et talentueux personnage.

Par Jean-Luc Boutel

La Nuit des halles de Claude Seignolle. G.P.Maisonneuve et Larose, éditeurs. Mille exemplaires sur Alfa mousse.1965.

Au Château de l’étrange de Claude Seignolle. Castor Astral, collection « Curiosa & caetera » 2011.

* Pour l’entretien autour de Claude seignolle avec Eric Poindron ON CLIQUE ICI 

9782859208387fs