A Isla Louise, Illusionniste & ambassadrice des carrosses
Un soir d’hiver
A l’époque où les hivers existaient
L’enfant Marc Chagall s’est mis à lire
À haute voix
Ses Mémoires à venir
Dans un estaminet famélique de Vitebsk
Puis un violoniste est monté sur le toit dudit estaminet
Et s’est mis à faire danser les flocons de neige
[…]
Puis presque flocon à son tour
Le violoniste s’est envolé
L’enfant Chagall
L’a observé
Rapetisser
Puis disparaitre
Etonné
Ou à peine
Devant la soupe familiale
L’enfant Marc
A dit à sa mère
Maman je voudrais être peintre.
Tu le vois, maman, je suis un homme comme les autres
*
À force de « trop » peindre
Il se mit presque à croire à son talent
Ce n’était pas tant la peinture qui le fascinait
Mais ce qu’elle cachait
Derrière ses intentions
La couche invisible
Inavouée
Entre la toile et les pigments
Il aimait cette idée
Que l’artiste abuse de ses émotions et leurre son regard
Ce que cache le « repentir du peintre » est l’enfance du peintre
Le « repentir » est un fantôme qui ne s’ignore pas