VÊTIR LES OSSEMENTS DISPERSÉS

 

Une déclaration de la contessa ❦ Cécile Baxas…
« ❦ « Samedi 30 mars à 19h30 / Où sortir le soir ?
Dans le cadre de l’exposition « Vêtir les ossements dispersés »…
La contessa convie son ami Éric Poindron, « étrange poëte* étrange » à partager une lecture, une histoire de double, une performance licencieuse ou autobiographique,ou étrange, tout simplement.
La contessa vous recevra chez elle, où se rencontre
l’élite
& le gotha gothique
« Jeu est une autre. ❦
* orthographe d’époque »
Galerie Natsara
29 rue Taitbout, 75009 Paris
(entrée libre)


NULLA DIES SINE LINEA *

 

Il suffit d’abord
d’oser écrire une ligne
puis une page
Et encore une autre
Alors l’écriture devient un rendez-vous
Une rencontre avec soi
que vous ne pouvez remettre
sans mauvaise conscience

« Nulla dies sine linea »
Comme l’écrit Pline
L’ancien & le sage

 

* Jamais un jour ans une ligne

CARTE(S) TENDRE(S)





La réalité n’a aucun sens. C’est tout au plus une hypothèse.
Quelle Réalité ?
C’est une invention de petit commis.
Croire en quoi, vous dites ? A l’image du point d’interrogation qui termine la crosse d’un évêque.
Le vrai est formidablement invraisemblable. et la réalité une si fragile légende.
 
Je me souviens de ce moine copiste qui ne parvenait pas à former une lettre – un O capital(e) -, et qui décida de partir en voyage, au cœur de l’hiver, afin de laisser une simple trace dans la neige, un trait sans raison, un geste, à la place d’une circonférence dans une marge. une encre / neige et des pas de silence.
 
Alors me reviennent Les Pas perdus d’André Breton.
<< Les siècles boules de neige n’amassent en roulant que des petits pas. >>
 
J’ai attendu Borges au café Tortoni, Avenida de Mayo, mais le bibliothécaire n’est pas venu, tout occupé à déplacer le sable et à modifier le Sahara. De france, de l’Est, j’ai emporté un instant de neige en son continent de couleurs afin de faire frissonner les ruelles chaudes de Buenos aires.
 
Ne vous trompez pas, Pierre Ménard, l’auteur de « Quijote » existe, c’est le monde qui n’existe pas. Détrompez-vous.
 
Il nous faudrait imaginer de nouvelles cartes géographiques, des planisphères sensibles à caresser comme la soie d’une femme aimée ; celle de la nuit, une autre de la neige et des sables émouvants, et celle aussi des vents musicaux.
 
La vie et son chemin sont cartes sans échelle et sans date. Sans légende aussi
Et pourtant, cette légende, c’est une vie.
 
JOURNAL AUTOMNAIRE & FERROVIAL – à paraître.


PRIÈRE POUR RAYMOND ROUSSEL


Conversation d’outre-tombe avec le trublion Raymond Roussel
Oui, nos âmes sont de bien étranges labyrinthes.
Et des usines de bulles de savon, aussi.

Oui, ce raymond Roussel est décidément un chef d’oeuvre à lui tout-seul
Même s’ils était nombreux dans son grenier de ciboulot

Saint Raymond Roussel, priez pour nous ; et surtout pour eux…



ACCUMULATIONS & SPICILÈGES

 

Accumulation, Vanité & Fantômes ~
L’homme déclame dans le vide, et le temps ordonne le vent.
Didymus Chalcenterus – ou Didyme Didymus ou Didymos – , était natif d’Alexandrie (aux environs de – 60 avant J.-C.) et fils d’un vendeur de poissons salés, selon Sénèque.
Il composa, dit-on, jusqu’à trois mille cinq cents traités différents, et peut-être quatre mille. Demetrius de Troezène qualifia le polygraphe, le grammairien et l’essayiste forcené de « bibliolathe », à savoir possesseur de livres qu’il ne connait pas ; ou qui amasse les livres sans les lires, selon Jean-Baptiste Prudence Boissère – Dictionnaire analogique de la langue française, 1862.
Ses livres étaient en si grand nombre que lui-même les oubliait et en ignorait le contenu. C’est en tout cas l’accusation qu’on lui fit.
Tous ces livres sont aujourd’hui oubliés puisqu’aucun n’a résisté au passage du temps.
Au rayon << Didymus Chalcenterus >>, il n’existe que des livres fantômes.
Et des mots envolés dans le vent.
~
Spicilèges & repentir ~
« Repentir » : terme désignant une modification apportée à
une peinture. Le repentir implique un travail beaucoup
plus important que celui d’une simple retouche, car il
intervient généralement pour des raisons esthétiques ou
iconographiques.
Le repentir « spicilègique » pourrait être ce(s) petit(s)
rien(s)sans intérêt(s) ni logique(s) retrouvé(s) ; des
curiosités de poches, entre le compendium superflu et
le modèle réduit, le spicilège portatif, les miscellanées
légères & inutiles.
~
Votre jeune ami, dit Chamfort, ne connaît rien au
monde, il ne sait rien de rien.
– Oui, répondit Rivarol, et il est déjà aussi triste que s’il
savait tout. »


AUTOMNONS…

 

La sphère armillaire est une combinaison de cercles emboîtés, permettant de représenter certains mouvements des astres. Une sphère armillaire simple – deux cercles perpendiculaires – a permis à Ptolémée de déterminer l’heure de l’équinoxe.
Pour celui qui ne possède pas de fenêtres, c’est un excellent moyen de savoir si c’est déjà
l’automne.

 

CHANDELLES DE FANTÔMES

 

Il n’y a guère que les fantômes pour croire encore à l’existence des fantômes

Comme la nuit j’ai peur du diable
Et que je crains les revenants
Je mets la chandelle sur la table
Et je ferme les contrevents

Tout comme les marionnettistes
et les créateurs d’automates de jadis
Les fantômes aux mœurs raffinées et taquines
possèdent le sens du divin et
malgré l’absence de montre à gousset au bout de la chaine,
L’exactitude des vieilles gravures sur bois
à l’encre encore fraîche.

Oui, quand l’heure est juste et irrévocable,
les fantômes ne s’embarrassent pas de chronographes.

Et la nuit ne les effraie aucunement

Et le brave Gérard de Nerval d’ajouter

« C’est l’âme de votre prédécesseur qui revient !
– L’avez-vous vu ?
– Non ! mais des fantômes, cela ne se voit pas à la chandelle. »

 

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Trick or treat !

CORBEAUX SINISTRES

AU COGNAC FRANÇAIS A LA EDGAR POE

6 corbeaux
1 poire
300 g de pruneaux
200 g de beurre
20 cl de cognac
sel
poivre

Posez les corbeaux vidées dans un grand plat à four et fourrez-les avec des pruneaux et des morceaux de poire.
Salez, poivrez et déposez sur chacune un morceau de beurre.
Faites-les cuire à four doux durant environ 40 minutes.
Arrosez-les avec le cognac et poursuivez la cuisson environ dix minutes en les arrosant régulièrement.
Servez ces sinistres volatiles avec une purée de pommes de terre et de marrons.

© Une recettte de votre serviteur à n’essayer qu’en cauchemar.

 

ÉRIC POINDRON à FRANCE CULTURE / LA CONVERSATION SCIENTIFIQUE

 

ÉRIC POINDRON à FRANCE CULTURE / LA CONVERSATION SCIENTIFIQUE
Samedi 27 octobre – 16 h à 17 h- avec Etienne Klein.


« Intéressez-vous à un sujet et il vous attend à tout bout de champ ; sans le vouloir vous tombez sur des traces, des fossiles, et vous allez de découverte en découverte.» Éric Poindron
Les cabinets de curiosités étaient des pièces, ou parfois des meubles, où étaient entreposées et exposées des « choses rares, nouvelles, singulières », pour reprendre la définition du Littré : on y trouvait un mélange hétéroclite comprenant des pierres plus ou moins précieuses, des animaux empaillés, des fossiles, des serpents en bocaux, des coraux, des plumes, des insectes séchés, des coquillages, des squelettes, des masques, des statuettes, des cornes, des dents, des herbiers, des sarbacanes, des antiquités, des œuvres d’art, des instruments scientifiques, des loupes, des boussoles… En bref, les cabinets de curiosités étaient des bric-à-brac.
L’une de leurs fonctions était de faire découvrir le monde, surtout le monde lointain (dans le temps et l’espace). Il s’agissait aussi de mieux le comprendre ou, au contraire, de confirmer certaines croyances de l’époque. On pouvait notamment croire y voir des restes d’animaux mythiques, des cornes de licorne par exemple.
De là à dire qu’on y pratiquait un amalgame entre sciences réelles et fausses sciences, il n’y a qu’un pas, dont on doit se demander s’il faut le franchir ou non. La question est en somme : quel lien y a-t-il, ou n’y a-t-il pas, entre curiosité et connaissance ?


Avec Éric Poindron, écrivain, inventeur de « fictions obliques », éditeur, auteur de Comme un bal de fantômes (Castor Astral, 2017) et L’ombre de la girafe (Bleu Autour, 2018) et Thierry Beauchamp, traducteur et amateur de littératures irrationnelles, négligées et oubliées.


RENCONTRE AVEC ÉRIC POINDRON à la LIBRAIRIE LES LIBRES CHAMPS

 RENCONTRE AVEC ÉRIC POINDRON
à la LIBRAIRIE LES LIBRES CHAMPS
MERCREDI 4 JUILLET 19 heures

La girafe est un drôle de Zèbre !

« Puisque le naturaliste Geoffroy Saint-Hilaire n’a pas écrit le Voyage avec une girafe à travers la France – la girafe offerte par le pacha d’Egypte à Charles X qu’il mena sur les routes, du port de Marseille aux rives de la Seine -, aventurons-nous avec allégresse sur ses traces, célébrons le grand dehors et les petits maîtres, les hommes d’esprit et l’esprit des lieux, la camaraderie géographique et les jolis vins, digressons comme un marabout d’ficelle, zigzaguons ad aeternam dans l’histoire et les paysages, soyons vivants en fantaisie, aimons le chemin comme notre prochain, amusons-nous. »

SEREZ-VOUS DES NOTRES ?

Librairie Les Libres Champs
18 Rue Le Verrier 75006 Paris

 

UNE GIRAFE À BRUXELLES

 

« A Bruxelles, il y a des petits garçons qui entraînent les poètes voir les iguanodons. »
Geert van Istandel

Sera donc aujourd’hui et demain à Bruxelles.

RENCONTRE AVEC ÉRIC POINDRON – Mercredi 27 juin
Librairie TU LI TU – BRUXELLES

Eric Poindron possède de nombreuses casquettes : il est écrivain, éditeur, critique littéraire, consultant (littérature, édition, gastronomie, œnologie), animateur d’atelier d’écriture et de création littéraire – Université de Champagne-Ardenne et privé -, et plasticien.
Mélanie Godin animera la rencontre et la comédienne Stéphanie Van Vyve nous lira des extraits.

Avec le concours des Midis de la poésie

Illustration de isla Louise

CHARLELISTE

 

CharlElie Couture a écrit
« J’ai des listes plein mon ordinateur. « Charleliste » comme dirait mon ami Eric Poindron. Quand parfois on me demande de choisir (comme j’ai du le faire pour l’émission enregistrée pour Radio Perfecto), c’est là que je puise des idées…
Les indécis le savent bien: choisir est toujours injuste, et même si l’on peut s’expliquer sur les raisons qui poussent à décider de ceci ou cela, choisir est douloureux. Doit-on effacer des souvenirs en finesse, mettre sous silence des humeurs subtiles afin de conserver seulement les références exacerbées ?
Les poètes le savent bien eux qui, bien qu’autocentrés, ont toujours beaucoup de mal à se définir…
J’étais hier au « Marché de la Poésie » place Saint Sulpice / Paris. Au milieu d’eux, j’avais l’impression d’être dans une communauté d’êtres qui font semblant de ne pas voir le présent pour ce qu’il est, avec ce même regard charmant, charmeur, désarmé plein de larmes, aussi inquiets qu’inquiétants, aussi sûrs d’eux qu’envahis par le doute, eux qui veulent parler pour ne rien dire ou plutôt écrire comme on joue de la musique, écrire pour le son des mots, pour la forme des lettres, écrire pour réinventer la langue (voire même écrire pour ne pas avoir à parler). Les poètes se déplacent comme des poussières d’absolu portées par les courants d’air dans l’ère du temps. Ces gens sans argent se foutent d’en avoir ou pas. Dématérialisés, ombres, ils se veulent « Pur Esprit », ce qui ne les empêche pas de se teindre les cheveux, comme on refuse de compter les jours / les années / les siècles, parce qu’ils se rêvent éternellement jeunes. En chapeau de paille ou en costume en lin, avec des robes à fleur ou sur des escarpins, les poètes et poétesses ont des personnalités complexes: un mélange de gêne et d’assurance, d’humilité et d’orgueil, de mégalo et de timidité. Jaloux primaires ou frères d’âmes ils s’aiment autant qu’ils se détestent. Politicly incorrects anarchistes, ou férocement libres, au sein d’une société dans laquelle les rapports humains sont au contraire aplanis. En fait ils sont comme la lumière qui nait de courants positif et négatif, remplis de contradiction, ils voudraient qu’on les distingue mais ils refusent toute forme de concession faite au spectacle…
– Oui mais là, tu parles de ceux qui n’ont pas pris parti, d’autres se veulent militants, se mettre en marche c’est choisir de mettre un pied devant l’autre…
Choisir permet aussi de faire resurgir des moments de la mémoire.
La veille, je suis allé à la signature que faisait Christophe Goffette à la librairie Metaluna. Il m’a raconté que, tétanisé par un événement qui l’avait traumatisé, sidéré pendant deux ans, il avait sombré dans une sorte d’eau profonde, un chaos intérieur qu’on appelle dépression. Il n’arrivait plus à rien faire. Paralysé. Rien n’avait plus de sens…
Un jour, par hasard il a réécouté des cassettes d’interviews qu’il avait faites, et de ces voix ressurgissant du passé, il a retrouvé quasi instantanément une énergie. Il a fait des livres de ces entrevues, et le voilà remonté sur sa Rossinante (peut-être un jour finira-t il le film qu’il a commencé il y a dix ou quinze ans?)
Se plonger dans sa propre histoire n’a pas que des aspects nostalgiques. Un certain nombre de réponses peuvent fleurir comme les graines qui ont germées en filigrane dans le terreau de sa propre histoire.
Bon, sans réinventer la psychanalyse, une vie se nourrit des souvenirs, tel un arbre ayant poussé dans l’humus de sa mémoire.
Bref, si je dois citer dix disques qui ont « changé ma vie », je citerais des albums que j’écoutais quand ma vie était en devenir…

Certes aujourd’hui je ne les réécoute que très rarement, pourtant quand je viens à les entendre, ils me replongent instantanément dans l’humeur de celui que j’étais à l’époque :

 

1 – Serge Reggiani –Album n’2
2 – Ascenseur pour l’échafaud / Miles Davis
3 – The rock machine turns you on- (Compilation Rock assez psychédélique 1969)
4 – Double blanc / Beatles
5 – After Math / Rolling Stones
6 – Blues from Laurel Canyon / John Mayal
7 – Atom heart Mother Pink Floyd
8 – Blonde on blonde / Dylan
9 – Transformer / Lou Reed

10 – In the heart of Saturday’s night /Tom Waits.

 

CharlElie, Juin 2018.
CharlElie couture, enregistrement 23e album, Midilive Studios juin 2018

L’OMBRE DE LA GIRAFE

 

Pourquoi partir à l’ombre d’une girafe sur les routes de France, à pied, en charrette à bras ou en rêverie ?

Foi d’Éric Poindron, c’est l’enfance qui nous y conduit, et l’apprentissage, l’amitié, la curiosité.

Entre la petite histoire et le grand dehors, il célèbre avec allégresse les hommes d’esprit et l’esprit des lieux, la camaraderie géographique et les jolis mots.

Nous digressons comme un marabout d’ficelle, zigzaguons ad aeternam dans les souvenirs et les paysages à imaginer, vivant en fantaisie, aimant le chemin comme notre prochain.

L’Ombre de la girafe, un voyage au long cou, éd. Bleu autour, collection « Céladon »

 

1, 2, 3, … …

 

Quand le Grand Dehors Guérit.

« Les vrais compagnons, ce sont les arbres, les brins d’herbes, les rayons du soleil, les nuages qui courent dans le ciel crépusculaire ou matinal, la mer, les montagnes. C’est dans tout cela que coule la vie, la vraie vie, et on n’est jamais seul quand on sait la voir et la sentir. »
Alexandra David-Néel